Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 2

Résumé de l'épisode précédent :
Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

“Banni de rien comme un vrai zonard, t’as toutes les chances d’arriver nulle part”, comme aurait à peu près chanté Jacques Higelin.

Mais “le chemin se fait en marchant”, nous enseigne aussi Antonio Machado.

Marchons, donc, marchons, qu’un sang impur abreuve… euh, non, rien.

Bref, je suis banni, notamment, du forum du Média, c’est-à-dire de rien, puisque celui-ci est totalement inaccessible depuis plus de deux mois. A celles et ceux qui diraient qu’on s’en fout du forum, que personne n’y allait, que ce qui compte, c’est le programme les programmes, rappelons quelques points importants. Le Média produit certes de bons programmes (surtout “Sans langue Degois ” 🤪), mais le manifeste du Média ne définit pas seulement un média engagé à gauche et proposant de bons programmes et articles (ce que font très bien également Médiapart, Là-bas-Si-j’y-suis, Reporterre et autres médias de gauche indépendants). Il stipule aussi, ce qui fait toute son originalité :

  1. Ce média, coopératif, sera indépendant : sa gouvernance impliquera ses sociétaires, ses salarié·e·s et ses « bénéficiaires ».
  2. Ce média sera collaboratif : s’appuyant sur un réseau de correspondant·e·s, d’associations, d’ONG, il fera appel aux collaborations citoyennes.
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Etat démocratique

“L’Etat nouveau, l’Etat démocratique ne se réclame plus d’un principe traditionnel, il ne se réclame plus d’une consécration surnaturelle ou d’une légitimité historique ; il ne se légitime lui-même, il ne se justifie lui-même que par le droit des individus garanti par lui ; il se définit lui-même comme le contrat implicite des volontés libres et égales, cherchant dans sa souveraineté la garantie de leur libre développement.”

Jean Jaurès, Discours à la chambre des députés,
Séance du jeudi 3 mars 1904,
in L’Eglise et la laïcité, Spartacus, 1946

Vote

“(…) On consent individuellement à l’autorité même si on n’est pas d’accord. Il en est ainsi parce qu’on pense la décision légitime. Et elle est légitime parce qu’elle résulte d’une décision collective, qui est prise par un vote.”

Jean-Luc Mélenchon, De la Vertu, Editions de l’observatoire, 2017, page 8

Modération

“Il faut le dire, la modération a engendré autant d’atrocités que la révolution, et sans doute beaucoup plus. (…) Pour entretenir et transmettre un système de valeurs, il faut cogner, matraquer, incarcérer, jeter dans des camps, flatter, acheter : il faut fabriquer des héros, faire lire des journaux, dresser des poteaux d’exécution, et parfois même enseigner la sociologie.”

Barrington Moore, Les Origines sociales de la dictature
et de la démocratie,
 François Maspero, Paris, 1969.

Démocratie ou propriété individuelle

« Le 8 juillet 2011, Suzanne Berger, professeur au MIT (Massachusetts Institute of Technology) […] prend la parole en revenant sur le débat très ancien libéralisme-démocratie. Elle va tenir des propos éclairants :

— Les fondateurs de la République américaine étaient profondément préoccupés de la question de savoir s’il était possible d’avoir en même temps un gouvernement démocratique et un système économique fondé sur la propriété individuelle. Comme James Madison l’expliquait, le plus grand danger pour une démocratie est que les citoyens s’organisent, se mobilisent, “s’instituent en factions” pour promouvoir la demande majoritaire de redistribution par rapport au droit à la propriété¹.

Suzanne Berger n’invente rien. James Madison, dont elle a prononcé le nom, n’est pas n’importe qui. Co-auteur de la Constitution américaine, il fut le quatrième président des Etats-Unis. Pour Madison, “le gouvernement représentatif n’était pas une modalité de la démocratie, c’était une forme de gouvernement essentiellement différente et, de surcroît, préférable”. Il considérait que démocratie et économie de marché n’allaient pas de pair. “Les démocraties, écrivait-il, ont toujours été des spectacles de turbulences et de contestations […] incompatibles avec la sécurité personnelle et le droit à la propriété².” »

1. Suzanne Berger, Liberalism vs democracy, a turning point, intervention aux rencontres économiques d’Aix-en-Provence, juillet 2011.

2. Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Calmann-Lévy, 1995.

Christophe Deloire et Christophe Dubois, Circus politicus, Albin Michel, Paris, 2012.

Modeste contribution à la boîte à idées de la FI à propos de l’organisation du mouvement

Pour être crédible, la France Insoumise doit s’appliquer à elle-même son propre programme. On ne peut convaincre le peuple de la nécessité d’une 6e République démocratique si on ne fonctionne pas de façon démocratique. Le peuple a trop longtemps été trompé par des partis dont les actes trahissaient toujours les paroles. Nous avons un devoir d’exemplarité.

La direction du mouvement doit donc être élue. La direction actuelle s’est instituée elle-même, ce qui était compréhensible dans le cadre d’une campagne électorale, avec un mouvement constitué ex-nihilo pour soutenir un candidat dans dans le cadre d’un scrutin uninominal très personnalisé. Mais nous passons à une autre séquence. Il faut donc une direction élue, de préférence paritaire, avec un mandat limité dans le temps. Continuer la lecture de « Modeste contribution à la boîte à idées de la FI à propos de l’organisation du mouvement »

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