Le mouvement anti-pass, antichambre de l’extrême-droite libertarienne ?

Amélie Jeammet : “Et comment lisez-vous le récent mouvement “anti-pass sanitaire” ? Vous semble-t-il identique à celui des Gilets jaunes au sens où il serait l’expression d’une partie des classes populaires et moyennes délaissées par le bloc bourgeois ?” (…)

Stefano Palombarini : “En Italie, c’est comme en Allemagne, c’est un mouvement libertarien de refus des contraintes administratives, c’est très marqué à l’extrême-droite. (…) Il y a une sorte de méfiance généralisée envers l’Etat. La composante extrême-droite existe aussi en France, elle est importante, mais cette méfiance est très présente dans les classes populaires et sans doute produite par les événements précédents, pas seulement sous Macron, mais déjà à l’époque de Hollande et Sarkozy. Elle est justifiée mais un peu inquiétante, parce que je n’ai pas l’impression qu’elle soit spécialement dirigée vers le gouvernement présent. C’est plus général : l’Etat réprime nos libertés, l’Etat nous ment, l’Etat contre les citoyens d’une certaine façon. Je ne pense pas que le mouvement anti-pass, en lui-même, ait une énorme importance, mais si on doit l’interpréter comme un signal, ce n’est pas sûr que ce soit un signal favorable à une perspective de gauche au sens où Mélenchon la présente par exemple, et dans laquelle l’Etat aurait un rôle très important à jouer. Si c’est vraiment de la défiance vis-à-vis de l’Etat, ça pose un tas de problèmes, en particulier pour une politique volontariste, protectionniste, avec la planification qui jouerait un rôle, etc. Tout cela demande quand-même d’y croire. Cette méfiance a des racines véritables, en particulier chez les classes populaires : elle risque d’être un obstacle pour une perspective de gauche.”

Bruno Amable & Stefano Palombarini, Où va le bloc bourgeois ?,
La dispute, 2022

La propriété c’est le vol, comme disait Proudhon

Depuis quelques mois, une meute de trolls à qui je me suis heurté sur le réseau antisocial Facebook me poursuit de sa haine imbécile pour avoir osé perturber son imposture (ces trolls squattent de faux groupes “Nuit Debout” où ils déversent une infâme propagande de droite réactionnaire et ultralibérale, usurpent des profils, traquent leurs contradicteurs à la recherche d’éléments de vie privée…). Ces “libertarés psychopathes radins”, comme je les appelle (car certains se revendiquent “libertariens”), m’en veulent particulièrement d’avoir osé citer Proudhon (un des premiers théoriciens de l’anarchisme) sur lequel ils prétendent opérer une sorte de privatisation “libérale”.

Comme l’un de ces trolls se permet de m’envoyer ses insanités via le formulaire de contact de ce blog, je rappelle à cet âne bâté malfaisant que je l’emmerde, lui et ses potes, et que je n’ai pas fini de combattre leur imposture.
Ni les libertarés, ni les fachos du cercle Proudhon ne sont propriétaires de Proudhon. “La propriété, c’est le vol.”

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