Crème Brûlée a pris sa retraite, mais tous les membres ne sont pas morts. Un album solo de Siegfried G constitué de morceaux inédits prévus initialement pour le groupe est en projet. En voici un avant-goût, mixé avec les pieds : Smells like a riot
Cet album verra peut-être le jour en 2012, c’est-à-dire après un album instrumental de Psychonada qui, lui, est en cours de finition.
Après avoir tâté de la musique assistée par ordinateur dès la fin des années 1990, j’ai commencé à diffuser mes enregistrements sur internet au début des années 2000. J’avais alors sous le coude deux albums solo et un mini-album réalisé sous le nom de Psychonada, ainsi qu’une demo de mon groupe Crème Brûlée. J’étais totalement ignorant en matière de droit d’auteur, et je n’avais pas réfléchi l’ombre d’une seconde aux problèmes posés par la diffusion, notamment sur internet. Non content d’avoir bidouillé artisanalement mon propre site (sur lequel l’hébergeur tartinait sans vergogne de visqueuses publicités), j’avais mis mes morceaux en partage sur les premiers réseaux de P2P et déposé plusieurs titres sur des sites musicaux sans même lire les Conditions Générales d’Utilisation et sans faire le moins du monde attention au caractère commercial de ces entreprises. Vitaminic, par exemple, avait sorti un de mes morceaux sur une compilation et en avait refourgué un autre aux producteurs d’une série télé diffusée sur France 2. Je ne reçus évidemment pas le moindre centime (les diffuseurs avaient déjà compris tout l’avantage qu’il y avait à payer les artistes en « visibilité », c’est-à-dire de ne pas les payer du tout). On m’avait même demandé de vendre pour 1500 francs (oui, c’était avant l’euro !) mes droits sur une musique qui devait être utilisée dans une publicité diffusée nationalement (pour une célèbre marque de skis). Curieusement, l’escroquerie m’avait plus sauté aux yeux lorsqu’on m’avait proposé une misère que lorsqu’on ne m’avait rien donné du tout. Et j’avais donc refusé, ce que j’ai obstinément continué à faire depuis.
A présent, c’est dans la rue que cela se passe, entre grèves, manifestations et blocages, que les media godillots minimisent sans vergogne.
Contre le pouvoir national-sarkozyste qui s’obstine à rogner les acquis sociaux malgré la colère grandissante du peuple, toutes les formes d’action, même illégales, sont nécessaires. Ce gouvernement antisocial et xénophobe prétend sauver le système français des retraites avec une « réforme » (ou plutôt une contre-réforme) qui ne vise en réalité qu’à favoriser les intérêts de Guillaume Sarkozy, frère du petit teigneux et délégué général du groupe Malakoff Médéric (dont la spécialité est la retraite complémentaire privée). Prétendre sauver les retraites par répartition pour mieux mettre en place la capitalisation, il fallait oser. Mais « n’importe quel mensonge, à force d’être répété, finit par être cru », comme disait Goebbels.
Pour contrer cette ignominie, nous entamons à compter de ce jour une grève illimitée des décès qui risque, elle, de vider réellement les caisses de l’Etat. Refusons de mourir tant que le gouvernement n’aura pas renoncé à imposer au pays cette loi réactionnaire. Vieillards cacochymes, continuez à toucher vos pensions ad vitam aeternam, refusez de calancher ! « Plutôt vieux que morts !«
La tournée mondiale 2009 de Crème Brûlée, après Caen, La Courneuve, et Lille, passe enfin par Paris. Le groupe jouera en effet en première partie de SiSu samedi 14 novembre à bord de la péniche El Alamein, quai François Mauriac, au pied de la grande Bibliothèque.
Pour l’occasion, Benoît, une vieille connaissance, remplacera Jérôme (le bassiste) au pied levé, ou plutôt au doigt levé.
2012. Concomitamment à la cuisante défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, la SACEM décide d’accepter la compatibilité avec les licences ouvertes comportant une clause NC (« non commercial »). On attend (avec quelque inquiétude côté SACEM) une ruée d’artistes venus du libre candidats à l’inscription : coûts supplémentaires pour la « vieille dame », pour peu de gains en perspective… Mais en fait, très peu de ces nouveaux « artistes professionnels » peuvent vraiment justifier de diffusions commerciales antérieures et donc être en mesure d’adhérer à la SACEM. En revanche, de nombreux sociétaires de la SACEM s’empressent à l’inverse de libérer leurs droits pour les diffusions non commerciales. Ce sont souvent des artistes aux revenus modestes qui estiment n’avoir rien à perdre à laisser les particuliers écouter et télécharger leurs oeuvres. Certains même songent à utiliser la libre diffusion pour se faire connaître. D’autres voient tout simplement un certain avantage éthique à libérer des échanges jusque là illégaux sur lesquels ils ne percevaient de toutes façons aucun revenu. La loi Hadopi, qui n’avait jamais pu être appliquée, est aussitôt abrogée.
En moins d’une semaine, une soixantaine de personnes ont déjà signé la pétition contre les abus et impostures de la société luxembourgeoise Jamendo S.A. qui, sous couvert de faire la promotion de la musique libre, s’emploie à exploiter la naïveté et la crédulité des artistes à son profit et à celui du fond d’investissement Mangrove Capital Partners, parfois au mépris du droit des auteurs.
Première bonne nouvelle : les signataires sont aussi bien des représentants de la musique libre que des auteurs inscrits à la SACEM ou de simples citoyens. Preuve qu’il est possible de faire bouger les lignes de clivage artificielles entre catégories d’artistes ( « amateurs » contre « professionnels », par exemple) et que différents acteurs de la culture peuvent s’unir contre les abus du mercantilisme cynique.
Deuxième bonne nouvelle : la société Jamendo S.A. a d’ores et déjà modifié depuis la mise en ligne de la pétition les bannières promotionnelles qui assimilaient frauduleusement la musique libre à de la musique « libre de droits ». Elle s’est engagée également à supprimer les boutons « acquérir une licence d’utilisation commerciale » qui laissaient croire à tort que toute la musique diffusée sur Jamendo pouvait être achetée. Preuve que la mobilisation collective, même à petite échelle, peut troubler le jeu.
Plus d’infos sont disponibles sur le blog de la pétition.