Orgies

« Dans le langage macronien, on les appelle les “helpers”. Jeunes étudiants, mais aussi jeunes actifs qui ont parfois pris des congés sans solde pour cette aventure. (…)

Cette énergie peine parfois à être contenue. Le stress de la campagne transforme parfois le QG en un chaudron incontrôlable. “Je n’ai jamais fait une campagne avec autant de débauche !” s’exclame un autre helper, sorti épuisé de l’aventure. Pour se détendre, les helpers multiplient les beuveries, comme lors des fêtes d’écoles de commerce. Beaucoup tiennent à la cocaïne. Les excès sont tellement nombreux que l’intendance finit par interdire alcool et autres drogues dans les locaux. Dans ce QG inadapté, il n’est pas rare de voir les volontaires dormir sur ou sous les bureaux. un distributeur de préservatifs est installé. Car il semble que les moments de repos dans les quelques dortoirs improvisés se transforment parfois en orgies… »

Marc Endeweld, Le grand manipulateur,
Les réseaux secrets de Macron
, Stock, 2019

Ad hominem

« Il est évident que l’arme de la critique ne saurait remplacer la critique des armes ; la force matérielle ne peut être abattue que par la force matérielle ; mais la théorie se change, elle aussi, en force matérielle, dès qu’elle pénètre les masses. La théorie est capable de pénétrer les masses dès qu’elle procède par des démonstrations ad hominem, et elle fait des démonstrations ad hominem dès qu’elle devient radicale. Être radical, c’est prendre les choses par la racine. Or, pour l’homme, la racine, c’est l’homme lui-même. »

Karl Marx, Contribution à la critique de La philosophie du droit de Hegel,
Allia, 1998

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Peuple et nation

« A la différence des nobles, qui parlaient au nom de leur caste, la bourgeoisie cultivée s’exprimait au nom de tous. Pour convaincre l’opinion, il fallut désormais transformer les causes privées en causes publiques. Le peuple fut soudain paré de toutes les vertus et un mot nouveau surgit dans le langage de ceux qui se dévouaient ainsi à la cause commune : le mot “nation”. Ce terme, qui existait depuis le Moyen Âge dans la langue française, prit alors son sens moderne. En quelques décennies, il connut un succès extraordinaire, car il échappait aux connotations péjoratives ou subversives que charriait le mot “peuple”. Les philosophes, les écrivains, les parlementaires prétendirent désormais parler au nom de la nation française pour contester le pouvoir de l’Etat monarchique. »

Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France,
De la guerre de Cent Ans à nos jours
, Agone, 2018

Emeutes

« Les émeutes populaires de la première moitié du XVIIe siècle , bien qu’elles aient été impitoyablement réprimées, ne furent pas complètement vaines. En effet, le pouvoir de l’Etat progresse aussi grâce à la mémoire des conflits sociaux que les dominants conservent dans leurs archives (celles sur lesquelles travaille aujourd’hui l’historien). Le tour de vis fiscal imposé par Louis XIII et Richelieu fut perçu, dès cette époque, comme l’une des causes de la Fronde. Le pouvoir de l’Etat avait été imposé de façon trop brutale en s’attaquant frontalement aux intérêts de groupes sociaux certes très différents, mais qui avaient fini par faire cause commune contre la monarchie. »

Gérard Noiriel, Une histoire populaire de la France,
De la guerre de Cent Ans à nos jours
, Agone, 2018

Gerbe

« Monsieur le Président. Je vous gratte le cul, très fort, avec une fourchette. Je vous crache dans les yeux. Je mords jusqu’au sang vos mollets de coq. Je vous râpe le nez jusqu’à ce que vous ayez l’air d’un lépreux. Je vous pends par les couilles. Je dévore votre foie. Je vous gerbe à la gueule. Et je signe : Riri la crème, bien connue des services de police. »

Brigitte Fontaine, « Bon anniversaire monsieur le président » ,
Oui FM, 28 janvier 2010

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