Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 8

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la triade Khakobb. 
Après avoir parcouru steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, il est de retour et trouve les portes du Fhôreuhm étrangement ouvertes. Est-ce bien toujours là le lieu d'où il avait été banni ?
Est-il toujours LE BANNI ? 

Le Forum is back !

Après la réunion avec le Directoire du Média évoquée dans l’épisode précédent, je n’étais guère optimiste. Contre toute attente, j’ai pourtant constaté depuis hier que l’accès au forum du Média est de nouveau possible et que mon compte n’y affiche plus la mention “banni”.

Faut-il crier victoire ? Oui, un peu, au risque de passer pour un banni-oui-oui, car le Directoire avait auparavant expliqué au Conseil de surveillance qu’il étudiait des alternatives, comme la possibilité, à la place du forum, de mettre en place un système de commentaire des émissions. Le retour du forum n’était donc pas du tout garanti. Quant à mon bannissement, il m’avait été dit que le mail m’en informant était parti par erreur, mais que, pour autant, il y avait bien eu une décision de bannissement, que je serais informé des charges retenues contre moi seulement quand le forum serait réouvert, et que de toutes façons la suite se ferait sans moi. Il y a même eu un moment complètement surréaliste, lors de la réunion du 31 janvier avec le Directoire, quand j’ai demandé pourquoi je n’avais pas reçu d’excuse, vu que le mail de bannissement était censé être parti par erreur : il m’a alors été dit que le coup était parti tout seul sans que personne ne s’en rende compte ; j’ai objecté que j’avais immédiatement contesté la décision, mais il m’a été répondu que ma réponse n’était arrivée nulle part car l’envoi initial avait été fait à partir d’une adresse qui ne peut recevoir de réponse ; vérification faite, j’avais pourtant bien envoyé ma protestation à tous les membres du Directoire et au Conseil de surveillance, qui savaient donc très bien que j’avais reçu un avis de bannissement et que je le contestais.

Et pourtant, me voici réintégré comme socio sur le forum, sans la mention “banni”. Je n’ai reçu cette fois aucun message (volontaire ou parti par erreur) pour m’en informer ni aucune explication, mais le fait est que je semble avoir plein accès aux fonctionnalités ordinaires de la plateforme. J’ai eu l’occasion dans mon existence militante et professionnelle de mesurer combien il était difficile aux détenteurs d’une position de pouvoir de revenir sur une décision, à plus forte raison lorsque celle-ci était complètement arbitraire et infondée (je dirais même que plus la décision est injustifiée et injustifiable plus il est difficile au responsable de revenir en arrière). Ma réintégration au forum est donc à la fois un signe encourageant sur le fonctionnement de la structure (c’est ce qui m’importe le plus) et sur la possibilité d’un retour à la raison de la part des personnes en responsabilité. J’accueille donc très favorablement ce premier pas vers une désescalade et j’en sais gré à celles et ceux qui ont permis d’aboutir à ce résultat.

Autre bonne nouvelle : le fameux bug qui empêchait l’envoi d’images sur le forum semble enfin résolu. Le problème durait depuis des années, donc ce n’est pas rien. Un grand merci, donc, à la développeuse du Média pour avoir enfin pris le temps de réparer le bouzin.

Cela dit, il reste encore des problèmes en suspens. Personnellement, bien que de retour sur le forum, il m’est toujours interdit d’envoyer des messages sur la boucle Telegram du Média, et je suis toujours banni des groupes Facebook, de façon totalement arbitraire et sans aucune justification. Je conteste toujours ces exclusions.

Mais il y a plus grave : si j’ai été réintégré, d’autres camarades socios restent banni·e·s. Sur le moment, j’ai d’ailleurs cru à une erreur : dès mon premier message sur le forum rétabli, un admin allait se rendre compte de la bourde et j’allais être banni à nouveau… Mais à l’heure où j’écris, les nouveaux messages que j’ai postés n’ont pas été supprimés, un administrateur y a même répondu, et mon statut n’a pas été modifié. Il y a donc bien eu un choix de me réintégrer… moi mais pas d’autres. A mon sens, cela reste une marque d’arbitraire. Toute personne bannie du forum devrait se voir signifier exactement ce qui lui est reproché, avoir la possibilité de se défendre, et une fois la décision prise, avoir la possibilité de contester la décision devant le Conseil de surveillance, par exemple. Je sais bien que pour ma part, je n’avais enfreint aucune règle de la charte du forum ni aucun principe du manifeste du Média ni aucune loi française, et que mon bannissement ne reposait sur rien. Pour ce qui est des autres anciens bénévoles banni·e·s en même temps que moi, on peut toujours discuter de l’emploi de tel ou tel terme dans telle ou telle discussion autrefois, mais je n’ai rien vu qui puisse motiver un bannissement, et avant une décision aussi radicale, il devrait y avoir discussion et application d’une échelle de sanctions. Après une si longue interruption du service, les compteurs devraient de toutes façons être remis à zéro.

En outre, le forum étant un outil professionnel de la coopérative, ce n’est pas un simple espace de sociabilité dont on pourrait exclure les importuns sans autre forme de procès : c’est un service dû aux abonné·e·s et c’est un droit des sociétaires de pouvoir y participer à la vie démocratique de la structure dont ils sont copropriétaires (quiconque ayant le privilège d’avoir pu participer un jour à des réunions de copropriété sait que les discussions peuvent y être très véhémentes et qu’il ne suffit pas qu’un copropriétaire y profère un mot plus haut que l’autre pour être privé du droit de participer à l’AG).

Enfin, il devrait y avoir dans tout bannissement une notion de durée. Même le droit pénal français ne prévoit pas de réelle perpétuité (la peine maximale pour un crime étant la prison à perpétuité avec 30 ans de sûreté, ce qui laisse possible une libération au-delà de cette durée). Or, vérification faite, si je ne suis pas le seul banni (récent ou ancien) à ne plus être mentionné comme tel, j’ai trouvé au moins un ancien socio qui est toujours banni depuis l’époque de la crise avec Denis Robert. L’eau a pourtant coulé sous les ponts depuis, et si le cas se présentait, quelqu’un qui a autrefois été sanctionné et a eu l’occasion d’aller voir ailleurs si l’herbe était plus verte, devrait avoir le droit de revenir s’il le souhaite (pas sûr que la personne concernée ait envie de revenir, mais pourquoi le lui interdire ?). Quant aux camarades ex-bénévoles banni·e·s en même temps que moi, iels devraient bien sûr être réintégré·e·s tout autant que moi.

En dehors des questions de bannissement, je suis d’ailleurs en désaccord avec un autre propos entendu lors de la réunion déjà mentionnée plus haut, comme quoi les anciens socios partis par exemple vers la concurrence n’auraient pas vocation à revenir. Je soutiens au contraire que le Média, s’il prouve qu’il est fidèle au projet initial, peut faire revenir à lui des personnes qui avaient cru à ce projet et avaient trouvé lors de telle ou telle crise (à tort ou à raison) que le compte n’y était pas. Je sais que c’est possible parce que j’y suis déjà parvenu par le passé avec quelques camarades qui avaient lâché l’affaire lors de l’éviction de ********* (Chikirou, Lancelin, Robert : rayez les mentions inutiles) et que j’avais réussi à convaincre que le Média était bien devenu une Société Coopérative d’Intérêt Collectif et qu’il remplissait bien le rôle fixé par le manifeste originel, avec des programmes de qualité et d’utilité publique. Avec moins de 10000 abonné·e·s, à peine plus de 4000 sociétaires et des campagnes de dons qui permettent à peine de survivre, le Média n’a pas encore atteint le seuil nécessaire au développement de ses projets. Il serait fou de ne pas chercher à regagner les coeurs des anciens soutiens, même si des projets concurrents ont vu le jour depuis et que les finances de nombre de citoyen·ne·s sont pénalisées par l’inflation. L’enjeu de la lutte contre-hégémonique face à la domination du bloc bourgeois extrémisé et des fascistes est trop important pour faire la fine bouche sur d’éventuels soutiens. On ne fédère pas en ruminant de vieilles rancoeurs.

Si le retour du forum est une bonne nouvelle, sa mise à jour présente quelques problèmes. La nouvelle organisation séparant “espace des abonné·e·s” et “espace des sociétaires” est de bon sens, certes (et clarifie les équivoques sur le terme “socio”), mais nombre de fils de discussion anciens ont été archivés et ne sont plus accessibles, alors même que des discussions toujours visibles contiennent parfois des liens vers ces discussions. Comme aucune annonce officielle n’a encore été faite sur le retour du forum, on peut imaginer que le rangement n’est peut-être pas terminé, mais je crains tout de même qu’il n’y ait une intention d’invisibiliser tout un pan des anciennes activités du forum. Je ne veux pas faire de procès d’intention, et je peux comprendre la nécessité de rendre le forum plus simple d’utilisation, mais je compte bien plaider pour que tous les anciens fils (à l’exception de ceux qui avaient été archivés suite à une décision collégiale de l’équipe de modération) soient a minima consultables. Il y avait d’ailleurs dans ces anciennes discussions des débats politiques de fond (qui continuaient à être alimentés avant la “panne”), des informations scientifiques ou des fils d’info sur le véganisme, le féminisme, les luttes locales… Tout cela est actuellement invisible alors que cela remplit bien la mission d’éducation populaire inscrite dans le manifeste du Média et dans ses statuts coopératifs. Parmi les fils invisibilisés figure aussi par exemple un début d’annuaire destiné à la mise en réseau des socios, outil qui mériterait d’être alimenté, promu et utilisé par le Média pour permettre aux journalistes de trouver facilement des contacts locaux et pour permettre aux socios d’organiser des événements en soutien au Média (ce qui serait particulièrement utile lors des campagnes de dons).

Cette invisibilisation d’une partie du forum est aussi à mettre en relation avec l’invisibilisation persistante de tout le forum sur le site du Média. En effet, le lien supprimé en septembre 2023 n’a jamais été rétabli. Il est donc toujours impossible d’accéder au forum à moins d’avoir gardé en mémoire le lien direct vers celui-ci. A ce jour, les sociétaires et abonné·e·s qui n’ont pas suivi les débats à ce sujet n’ont donc jamais été informés de la disparition du forum ni de son rétablissement et n’ont pas accès à celui-ci à moins de tomber sur ce blog ou sur les communiqués des Socios Engagé·e·s sur les réseaux antisociaux. Il faudrait non seulement que le lien sur le site du Média soit rétabli, mais aussi qu’il soit mis en valeur, et que les socios soient informés par mail, voire par une communication à l’antenne ou dans les chats sur YouTube du retour du forum et de son utilité pour la structure coopérative, avec une invitation aux sociétaires et abonné·e·s de venir s’emparer de cet outil.

Certains changements (qui n’ont fait l’objet d’aucune concertation) génèrent aussi des bizarreries. Par exemple, la fonction de notation des commentaires (qu’on pouvait approuver par “+1” ou désapprouver par un “-1” a disparu, de même que l’affichage des utilisateurs classés par popularité. Personnellement, cela m’est un peu égal, dans la mesure où les utilisateurs auront toujours d’autres moyens de manifester leur approbation ou leur désapprobation. Mais les profils d’utilisateurs affichent désormais en premier les “Meilleurs messages postés” : c’est paradoxal, surtout si on ne peut plus évaluer lesdits messages. Et il y a quelque chose de plus gênant : cette fonction d’évaluation permettait aussi d’utiliser le forum comme outil de vote : c’est même ainsi que le désastreux tirage au sort avait été choisi comme mode de désignation des candidats des collèges des Socios et des Volontaires pour siéger au Conseil de surveillance. En supprimant cette fonction, on supprime la possibilité de voter… alors que les sociétaires ne bénéficient toujours pas d’une plateforme de recueil de signatures pour proposer des résolutions en AG, plateforme pourtant prévue au Règlement Intérieur de la SCIC (un courriel a été envoyé, à ce sujet notamment, au Directoire, au Conseil de Surveillance et au Conseil Social et Economique du Média).

Il est à noter également que la charte du forum a été mise à jour avant sa remise en ligne. Cela pose un problème de méthode : historiquement, le forum a été co-construit, d’abord par un travail de réflexion sur un serveur Discord entre des socios volontaires et la développeuse, puis par une collaboration entre la développeuse et un socio bénévole ayant des compétences en informatique, puis par la mise en place avant même l’ouverture du forum au public d’une équipe de modération bénévole, puis par l’ouverture d’une section “co-construction” du forum où chaque inscrit·e pouvait faire des suggestions, avec possibilité de votes, et enfin par une discussion collective sur un serveur Discord, “l’atelier du forum”, notamment pour la mise à jour de la charte du forum. En rupture avec cette histoire coopérative et collaborative, la nouvelle version de la charte du forum a été élaborée d’en haut sans aucune concertation avec les usagers et usagères ni avec les sociétaires ou les bénévoles.

Extrait de la nouvelle version de la charte du forum, en date du 13 février 2024

La charte mise à jour stipule donc désormais que : “En cas d’absence de bénévoles modérateurs, d’absence temporaire ou de propos vexatoires ou diffamatoires envers un·e travailleur·euse·s [sic] l’administration, en lien avec le Directoire interviendra en lieu et place selon les principes de fonctionnement édictés dans la présente Charte.”

Il s’agit ici de légitimer a posteriori ce qui s’est produit durant l’été et l’automne 2023 : “l’administration en lien avec le Directoire” (lien d’autant plus fort que l’administrateur principal est membre du Directoire) a signalé des propos tenus sur le forum, puis décrété de son propre chef, et contre l’avis de l’équipe de modération bénévole, que des propos étaient “vexatoires” ou “diffamatoires” et justifiaient une intervention (en l’occurence une censure suivie d’un bannissement dans certains cas). Tout le monde sera d’accord pour éviter les propos diffamatoires, évidemment, mais le problème est que tout le monde n’a pas forcément la même définition du concept de diffamation. Par exemple, des socios ont été accusés de diffamer des salarié·e·s lorsqu’ils ont pointé un risque de conflit d’intérêts du fait que deux membres du Directoire étaient alors en relation matrimoniale avec deux membres du Conseil de surveillance (chargé de nommer puis contrôler le Directoire). Dans les propos incriminés, il n’y avait en réalité rien de diffamatoire : personne en effet n’était accusé de malversation ni d’avoir fait quelque chose de mal, et rien ne mettait en cause leur réputation ni leur probité. J’ai tenté (en vain) d’argumenter à ce sujet sur le forum, et j’ai appris ensuite que l’équipe de modération alors en place avait fait la même analyse que moi. Mais l’administrateur ne voulait pas en démordre. Il faut dire que lui-même faisait partie des salarié·e·s dont la situation était ainsi pointée comme présentant des “risques de conflits d’intérêts”. Et étant à la fois juge et partie pour décider si de tels propos étaient diffamatoires, il se retrouvait de fait (et d’autant plus sur ce point) en situation de conflit d’intérêts. Pour l’anecdote, lors de la réunion avec le Directoire du 31 janvier, un des directeurs m’a alors assené que selon leur conseil juridique (je ne sais plus s’il a mentionné Legicoop ou Finacoop), il y avait par essence toujours des conflits d’intérêts au sein des coopératives, puisque des personnes peuvent être en même temps salarié·e·s, sociétaires et élu·e·s dans les instances dirigeantes de l’entreprise. Il voulait ainsi, je pense, balayer d’un revers de main les questions posées sur les conflits d’intérêts… sans se rendre compte qu’en disant cela il admettait bel et bien qu’évoquer des conflits d’intérêts n’avait rien de diffamatoire et que les sanctions prises sous ce prétexte sur le forum étaient donc totalement infondées.

Pour que les choses soient claires : oui, la structure coopérative expose les sociétaires à se retrouver dans des situations de conflit d’intérêts ; non, ce n’est pas être coupable de malversation ni être malhonnête que d’être en situation de conflit d’intérêts, et donc non, ce n’est pas une accusation diffamatoire que de mentionner qu’un·e salarié·e du Média est exposé·e dans telle ou telle situation à un risque de conflit d’intérêts. A partir de là, la question légitime qui se pose est : comment fait-on pour protéger les gens face à ces risques ? Peut-être que dans certains cas, il faut juste s’en accommoder et compter sur la vertu des personnes, peut-être que dans d’autres cas, on peut mettre en place des règles pour limiter les risques, en systématisant par exemple le déport ou l’abstention, ou en interdisant aux personnes ayant des liens matrimoniaux avec une personne siégeant dans une instance de siéger dans l’instance chargée de contrôler la première. Des règles peuvent d’ailleurs être tacitement appliquées sans être écrites, mais peut-être convient-il justement de les écrire pour qu’elles soient connues de tous·tes et éviter les soupçons. Je peux témoigner que lorsque je faisais partie de l’équipe de modération, entre 2019 et 2020, il m’est arrivé parfois d’avoir à gérer des écarts de personnes avec qui j’avais des échanges personnels houleux sur le forum ; dans ces cas-là, je laissais les autres modérateurs bénévoles s’occuper de l’affaire, pour ne pas être justement juge et partie. J’ai aussi eu l’occasion de proposer que l’administrateur du forum laisse le plus possible l’équipe bénévole modérer les messages et confie le soin de trancher à un·e autre salarié·e du Média lorsqu’il était lui-même impliqué et risquait de se retrouver juge et partie. Avec un groupe de bénévoles, nous avions aussi formulé une proposition de résolution pour l’AG 2023 concernant les conflits d’intérêts entre membres du directoire et membres du Conseil de surveillance. Toutes ces propositions pouvaient et peuvent être discutées, amendées, ou se voir opposer des propositions alternatives, mais accuser celles ou ceux qui les portent de diffamation et les bannir, cela n’est pas acceptable.

La nouvelle charte du forum pose donc problème car elle n’a été discutée avec personne et entérine la toute-puissance de l’administrateur qui sera libre de sanctionner des propos qu’il jugera lui-même, selon ses propres critères subjectifs, diffamatoires ou vexatoires. Notons au passage que la notion de vexation ouvre la porte à toutes sortes d’interprétations arbitraires, n’importe quelle critique pouvant être ressentie comme vexante par celui ou celle qui la reçoit. Prenons un exemple extrême pour bien faire comprendre l’absurdité de cette notion : si un socio commente sur le forum l’émission “Sans langue Degois” et exprime une critique du point de vue pro-israélien de Françoise Degois, suffira-t-il que celle-ci se dise vexée par la critique pour que le socio soit immédiatement censuré et banni ? Ce serait d’autant plus absurde que des salarié·e·s du Média ont publiquement eux-mêmes critiqué en plusieurs occasions les propos de leur collègue.

Bref, l’incrimination pour propos “vexatoires” fondée sur le seul ressenti de la personne vexée risque de poser problème. Surtout si l’on songe que travailler au Média expose les salarié·e·s à des défis épuisants… qui peuvent générer des fragilités, et donc une certaine facilité, parfois, à être vexé. On a déjà vu des salarié·e·s du Média à fleur de peau à l’occasion de certaines crises, ou simplement après des journées trop chargées, prendre très mal des propos qui n’avaient rien de répréhensible. Bien sûr, une personne, salarié·e· ou pas, peut se plaindre d’un propos tenu sur le forum, mais il est préférable que ce soit une équipe qui traite le signalement et décide COLLECTIVEMENT s’il y a matière à sanction, de préférence après tentative d’explication en privé d’un·e représentant·e de l’équipe de modération avec la personne auteure du signalement et avec la personne incriminée. Laisser un admin signaler lui-même un propos, sur la base de sa seule subjectivité, ou de la subjectivité d’un·e collègue, puis décider lui-même de la sanction, c’est donner libre cours à l’arbitraire. A ce titre, la nouvelle version de la charte mentionne l’intervention de l’admin en cas d’absence de bénévoles pour modérer, mais cette absence est actuellement organisée du fait que la convention de bénévolat de la modératrice encore en poste avant la fermeture du forum n’a pas été renouvelée par le Directoire.

On en revient donc à une autre revendication : pour fonctionner correctement, le Média a besoin de bénévoles (appelés Volontaires dans les statuts), or la plupart des bénévoles ont été poussés vers la sortie ces derniers mois. Il est donc urgent de reconventionner les bénévoles qui le souhaitent et de relancer le travail qui avait été commencé (avant la purge) pour en recruter de nouveaux. Le fait que le nouveau forum, dépourvu d’équipe de modération bénévole, affiche un “groupe des Volontaires” avec pour unique membre… le salarié administrateur-directeur n’est pas un très bon signe.

Encore un effort, donc, pour “faire mieux”. Discutons-en collectivement sur le forum, s’il n’est pas trop verrouillé (on verra à l’usage) mais aussi, tant qu’il le faudra, sur le serveur Discord “Sauvons Le Média“.

A suivre…

Autres épisodes :

Auteur/autrice : Serge Victor

Militant de gauche, écosocialiste, féministe, autogestionnaire

Une réflexion sur « Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 8 »

  1. Le forum is back, mais personne ne le sait. Il n’y a pas encore eu d’information sur sa réouverture, de la part du Média. Espérons que l’annonce qui sera faite servira aussi d’encouragement pour les sociétaires, les abonné·es et les salarié·es à fréquenter le forum, à l’animer, et à faire des propositions d’amélioration de son ergonomie et de son contenu. Par exemple avec un espace de co-construction ou chacun·e puisse jouer le rôle qui est le sien dans la coopérative. La disparition de fils qui faisaient du forum un réservoir d’idées est inquiétante: sur le forum du Média fréquenté par des courants divers de la pensée humaniste, écologiste, féministe, anti-raciste, on ne peut pas ne parler que des émissions du Média. Le forum du Média est un espace collectif de réflexion et doit le rester. Réinvestissons le forum!

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