Ecrans

« Une récente étude de l’Einstein Medical Cneter de Philadelphie, portant sur 350 enfants de 6 mois à 4 ans, vivant dans un centre urbain à bas revenus, a analysé l’usage des appareils connectés chez les plus jeunes Américains. La moitié des enfants de 4 ans ont leur propre télévision dans leur chambre, les trois quarts possèdent leur propre objet multimédia ; 70% des parents mettent un obet connecté dans les mains de leur enfant lorsqu’ils ont des tâches ménagères ; tablettes et smartphones sont également la réponse de 65% des parents pour « calmer les enfants » ; enfin 29% des parents donnent un objet multimédia à leur enfant au moment du coucher… En sommes-nous là — ou serons-nous là bientôt, puisqu’il faut forcément « rattraper » notre retard digital ? Le numérique servant de doudou, de nounou, de jeu de société, d’attention parentale ? Continuer la lecture de « Ecrans »

Radicalité

« Passé le cap des 16 ans, Zoubeir est dans une quête d’absolu spirituel à laquelle ne répond pas la société contemporaine. “On nous pousse à consommer, consommer consommer plus. Mais au bout d’un moment, consommer, ça ne donne pas une raison de vivre. Certains ont besoin d’un autre projet. Quand on voit que le seul projet des démocraties occidentales aujourd’hui, c’est d’offrir du pouvoir d’achat aux gens, c’est vide, ça donne pas envie de vivre. Consommer, ça génère de l’ennui aussi, on dirait qu’on est morts. Des robots.” L’adolescent se perd entre ses valeurs familiales et celles d’une France sécularisée en proie au désenchantememnt politique. “Je ressentais un manque, j’avais un vide spirituel à combler et je l’ai comblé avec la religion.” (…) Continuer la lecture de « Radicalité »

Xénophobie

« Sortir le travail du carcan capitaliste est la condition d’une souveraineté populaire sur la production sans laquelle il est impossible de construire pour chacun un projet de vie. En termes d’éventail et de cohérence des productions sur un territoire, quelle que soit sa taille, l’aléa d’une économie livrée aux calculs de rentabilité d’un capital désormais mondialisé est total : des pans entiers de l’activité disparaissent dans la rage impuissante des concernés sans qu’ils aient eu leur mot à dire. Seule une minorité des travailleurs y trouve son compte, car elle gagne en visibilité internationale. La majorité vit une précarisation faite de la soumission à un management par la peur, le flicage, le chantage, et aussi l’accès de plus en plus difficile aux services publics, de l’inquiétude des parents sur le devenir de leurs enfants. Si la rage, l’impuissance, l’inquiétude restent sans espoir de changement dans la maîtrise de la production, (…) alors la tentation la tentation xénophobe devient un recours, illusoire. Continuer la lecture de « Xénophobie »

Fin

« Nous vivons une époque en suspens où chacun attend la fin — et celle-ci ne vient pas précisément parce que tout le monde est occupé à l’attendre. La fin ne peut pas venir d’elle-même. Si nous voulons qu’elle advienne, cette fin libératrice, il faut nous organiser dès maintenant comme si elle avait déjà eu lieu. »

Eric Hazan, La dynamique de la révolte,
Sur des insurrections passées et d’autres à venir,
La Fabrique, 2015

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