ON NE COMBAT PAS LE MAJORDOME DU CAPITAL EN VOTANT POUR LE CHIEN DE GARDE DU CAPITAL

La question du vote du second tour à l’élection présidentielle 2022 après l’élimination de justesse de la gauche va susciter sans doute des débats jusqu’au 24 avril. Ces débats sont douloureux et légitimes.

Mais il convient de rappeler que les organisations de gauche (au sens large) tiennent des positions qui vont du « barrage anti-Le Pen » (via un vote Macron) au slogan « ni Le Pen ni Macron » en passant par le choix entre abstention, vote blanc (ou nul) et vote Macron. Tous ces choix peuvent être discutés dans la situation terrible que nous vivons. Mais la position commune de toute la gauche est « pas une voix pour Le Pen ». Et soit dit en passant, non, on ne l’appelle pas « Marine », car cette familiarité ne fait qu’euphémiser insidieusement le fascisme. L’héritière Le Pen n’est pas notre copine. Ce n’est pas une sympathique mémère à chats. C’est la fille grande-bourgeoise d’un tortionnaire dont le parti d’extrême-droite a été fondé par d’anciens SS, d’anciens pétainistes, des intégristes cathos et des militants de l’OAS.

https://vimeo.com/189604726

Elle est toujours entourée de nazillons et malgré l’intense campagne médiatique de dédiabolisation, bien aidée par l’épouvantail Zemmour, qui aura contribué à l’humaniser, son programme est fait pour nous faire morfler, et ne propose qu’un libéralisme ethnicisé qui n’a rien d’un programme de gauche.

Mathieu Molard : « Si Marine Le Pen est élue, il y aura des violences dans les minutes qui suivent. »

Aux camarades tentés par la fuite en avant fasciste sous prétexte de « tout brûler » (enfin surtout les tentes des exilé.e.s, hein), que ça causerait une « révolution » (lubie que l’histoire a toujours démentie), que Le Pen n’aurait pas de majorité à l’assemblée (c’est mal connaître la 5e République), que ce ne serait pas pire que Macron (les ratonnades et la chasse aux « gauchiasses », les fafs s’y préparent de longue date et ils ne se contenteront pas de crever quelques yeux et d’arracher quelques mains comme sous Macron), que l’héritière Le Pen aurait un programme « social » (la blague), disons ceci :

ON NE COMBAT PAS LE MAJORDOME DU CAPITAL EN VOTANT POUR LE CHIEN DE GARDE DU CAPITAL.

Fraternellement,

No pasaran.

Populisme

« Quant au prétendu “populisme de droite”, on évitera de recourir à cette expression, qui est trop souvent une façon complaisante de nommer l’extrême-droite. Rhabiller en “populistes de droite” des fascistes, des racistes et des nationalistes, c’est leur faire une offrande inespérée. C’est présenter en “amis de peuple” ses plus farouches ennemis. »

Manuel Cervera-Marzal, Le populisme de gauche,
Sociologie de la France Insoumise, La Découverte, 2021

Fâchés… pas fachos ?

« Les appels du pied aux “fâchés pas fachos” ont-ils porté leurs fruits ? Non. Lorsque les populistes de gauche s’avancent sur le terrain des populistes de droite, les transferts de voix sont au mieux à somme nulle, au pire au bénéfice du Rassemblement national. Au premier tour de la présidentielle de 2017, 4% des électeurs de Marine Le Pen 2012 ont voté Mélenchon, et 4% des électeurs de Mélenchon 2012 ont voté Marine Le Pen. Match nul, donc. Aux européennes de 2019, les instituts de sondage estiment que la proportion d’électeurs de Le Pen 2017 ayant voté pour la liste de Manon Aubry est proche de 0%. A l’inverse, 7% des électeurs de Mélenchon 2017 ayant voté en 2019 ont choisi la liste conduite par Jordan Bardella. On peut y ajouter les 2% ayant opté pour la liste Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Cela signifie qu’environ 300 000 personnes ayant voté Mélenchon en 2017 ont migré vers l’extrême-droite aux européennes de 2019, alors que moins de 10 000 personnes ont fait le trajet inverse.

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Fascisme

« Dire que le danger est à venir constitue une façon d’éviter de dire qu’il est déjà là. Or le fascisme est actuel, quotidien, banal. Il se décline au jour le jour, intervient et structure la société, dans les institutions et jusque dans nos propres luttes. Que dire d’un Etat dont la police — institution sur laquelle il s’appuie entre toutes — vote déjà majoritairement pour l’extrême-droite, assume une histoire coloniale et raciste, et abat de plus en plus de jeunes hommes dans les quartiers populaires ? Horheimer disait : “celui qui ne veut pas parler du capitalisme doit se taire à propos du fascisme.” A nous d’ajouter : “Celui qui ne veut pas parler du fascisme doit se taire à propos du capitalisme.” »

Antonin Bernanos, « Fascisme, police et contradiction »,
in Police, La Fabrique, 2020

Du macronisme au fascisme

Cela faisait un moment que la dérive autoritaire du capitalisme néolibéral était visible, notamment par la violence de la répression contre les Gilets Jaunes ou le mouvement social de défense des retraites. Ugo Palheta, par exemple, a bien analysé cette « possibilité du fascisme« .

Mais les trolls macronards commencent à faire à présent leur coming out fasciste sur les réseaux antisociaux.

Exemple ici avec le troll François Noez, membre de LREM et des ridicules foulards bourges anti-Gilets jaunes :

Ça a le mérite d’être clair, non ?

No Pasaran !

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