Le jeu populiste de l’automne

A la question : “vous diriez à nouveau qu’il y a aujourd’hui en France une minorité seulement de familles Roms qui ont un projet de vie, qui veulent s’intégrer en France ?”, un populiste célèbre a répondu :

“Oui, il faut dire la vérité aux Français. Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres, et qui sont évidemment en confrontation, il faut tenir compte de cela, cela veut bien dire que les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie.”

Qui cela peut-il être ?

— Adolf Hitler

— Slobodan Milosevic

— Gilles Bourdouleix

— Marine Lepen

— Nicolas Sarkozy

— Manuel Valls

Les gagnants de notre grand-jeu concours recevront un aller-simple pour Bucarest en caravane.

De quoi Fillon est-il le nom ?

Personne ne se souvenait qu’il y avait un premier ministre en France. François Fillon, premier paillasson du petit président de l’ex-République, a donc jugé nécessaire de notifier à l’ex-presse qu’il occupait encore le poste et souhaitait même s’y maintenir. L’ex-France-Inter (la radio sarkovalheesque) a servilement retransmis dès ce matin une allocution de Fillon qui affirme que sa “politique réformiste” a besoin de “continuité”. Les sagaces journalistes béats d’admiration devant le brushing sarthois ont aussitôt compris ce dont tout le monde se moque éperdument : il s’agit d’un subtil message que le laquais menacé de disgrâce adresse à son maître pour conserver sa sinécure.

Mais “politique réformiste” ? Le vilain mensonge que voilà ! La politique du Front Populaire en 1936, par exemple, elle, était authentiquement “réformiste” : menée par des partis ayant choisi la voie réformiste légale (plutôt que la voie révolutionnaire), cette politique avait effectivement réformé profondément le pays en diminuant le temps de travail hebdomadaire des salariés ou en créant les premiers congés payés.

En revanche, la politique mise en place par François Fillon sous la tutelle de Claude Guéant (l’homme du petit président), casse les acquis sociaux issus des réformes : il s’agit donc d’une politique antisociale réactionnaire, et non réformiste. De même qu’une vessie n’est pas une lanterne, une politique réactionnaire n’est pas une politique réformiste. La politique discriminatoire à l’égard des Roms, notamment, remet même en cause les principes de liberté de circulation et d’égalité devant la loi établis depuis la Révolution de 1789 (au point que la très droitière Commission européenne n’a pu s’empêcher de s’en émouvoir en septembre 2010 par la bouche de Viviane Reding). En ce sens, on peut même dire que la politique nationale-sarkozyste menée par François Fillon est contre-révolutionnaire.

François Fillon ignore-t-il donc à ce point le sens du mot “réformiste” ? C’est très peu probable. La confusion est donc délibérée, et destinée à tromper un peuple infantilisé par la télévision et la répression. Mais attention, Monsieur Fillon : les enfants peuvent aussi avoir de l’intuition.

– C’est quoi un Fillon ?

– C’est comme un fion, mais avec deux “L”.

– Alors ça vole ?

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