Prenons Macron au mot : exigeons le respect des urnes !

Le 10 juillet 2024, le forcené de l’Elysée, refusant de reconnaître la victoire du Nouveau Front Populaire, arrivé en tête des élections législatives anticipées, envoyait une « lettre aux Français » complètement hors-sol, affirmant que « personne ne l’a emporté », qu’ « aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante » et que « les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires ». En réalité, le Nouveau Front Populaire, déjouant les sondages et les sombres calculs du président, est bien arrivé en tête, obtenant le plus grand nombre de député·e·s à l’assemblée nationale, et permettant par un désistement républicain antifasciste (pas toujours réciproque) à la coalition macroniste de finir à la deuxième place devant la coalition fasciste. Rappelons que lorsqu’il y a des triangulaires ou quadrangulaires aux élections législatives dans des circonscriptions, c’est le ou la candidat·e arrivé·e en tête, même sans majorité absolue, même avec une seule voix d’avance, qui est élu·e. A l’issue des élections législatives, il y a 4 blocs : le Nouveau Front Populaire est incontestablement en tête, suivi loin derrière par la coalition macroniste présentée sous l’étiquette frauduleuse « Ensemble« , du bloc fasciste composé du Rassemblement National et de la fraction de LR ralliée au RN (avec Eric Ciotti), et enfin par un plus petit bloc formé du reste de la droite LR et des divers droite (non ralliés au RN ou à Macron). Entre 2022 et 2024, il y avait déjà cette quadri-partition (avec une hiérarchie différente, le bloc macroniste étant devant le bloc de gauche NUPES suivi du bloc fasciste et du bloc de droite LR), et le bloc macroniste n’avait pas de majorité absolue. Cela ne l’avait pas empêché de former un gouvernement. Ce qui change depuis le 7 juillet 2024, c’est que c’est désormais le Nouveau Front Populaire qui est en tête, et c’est donc à lui que devrait être confiée la tâche de former un gouvernement.

Après sa défaite aux élections législatives, le premier ministre Attal a présenté sa démission. Macron aurait dû l’accepter et le charger d’expédier « les affaires courantes comme le veut la tradition républicaine ». Au lieu de quoi il a décidé de laisser le gouvernement actuel continuer à exercer pleinement ses responsabilités pour une durée indéterminée, ce qui constitue un coup de force institutionnel.

Cela étant posé, prenons Macron aux mots. Il affirme que « seules les forces républicaines représentent une majorité absolue ». Littéralement, c’est peut-être exact. Vérifions qui ne fait pas partie des « forces républicaines » et qui en fait partie. C’est assez simple, en vérité : le RN, parti fondé par un ancien Waffen SS et des pétainistes et présentant toujours des candidat·e·s violent·e·s, racistes, antisémites, n’en fait évidemment pas partie. Ses alliés, transfuges zemmouristes ou ciottistes non plus. Et si l’on suit la logique de Macron qui vante « le Front républicain » qui a empêché le RN de gagner, les personnalités de droite, LR ou macronistes, qui ont refusé de faire front contre le RN n’en font pas partie non plus. Edouard Philippe, par exemple, en appelant ses sympathisants et les électeurs à ne pas choisir entre des candidats LFI et des candidats RN, a concrètement permis l’élection de député·e·s fascistes. On sait aujourd’hui que Philippe a dîné avec l’héritière Le Pen et Bardella, ceci explique peut-être cela. Selon la députée LFI-NFP Sarah Legrain sur X (ex-Twitter), cette rencontre est même à mettre en lien avec des désistements du RN en faveur de candidats Horizon, le parti de Philippe.

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Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 10

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la triade Khakobb. 
Après avoir parcouru steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, il est de retour et trouve les portes du Fhôreuhm étrangement ouvertes. Mais l'endroit n'est plus que ruines sur lesquelles souffle un vent glacial, et de nombreuses voies restent scellées par un mystérieux maléfice et donc inaccessibles et même invisibles tandis que règne un silence de MORT.
Il est bien toujours LE BANNI.

Depuis le dernier épisode, il y a eu une petite avancée du côté de la SCIC du Média : à 50 jours de la date de l’Assemblée Générale des sociétaires, qui aura lieu le 28 juin 2024, le Média leur a envoyé un mail les informant de cette AG et de la possibilité de proposer des résolutions qui seront ensuite consultables par les autres sociétaires. Ils ou elles pourront alors signer chaque proposition pour demander leur mise à l’ordre du jour. Cette mesure répond à l’article V-2 du Règlement Intérieur de la SCIC qui précise : « L’ordre du jour est fixé définitivement par le Conseil de surveillance ou le Directoire à J-20.
En amont, pour permettre aux associé·e·s de proposer des points à l’ordre du jour, les statuts exigent que leur proposition recueille 5% d’avis favorables parmi les associé·e·s pour être prise en compte.
Une plateforme en ligne doit permettre l’information des sociétaires sur cette procédure, le recueil des propositions ainsi que les votes sur ces propositions entre J-50 et J-25. »

Page d’accueil pour le dépôt de propositions de résolutions

Cela fait plus d’un an que nous réclamons l’application de cette disposition et n’obtenons aucune réponse. L’AG 2023 s’est en effet déroulée en infraction à ce règlement : des sociétaires avaient pu envoyer des propositions, mais celles-ci avaient toutes été recalées par le directoire sans que les autres sociétaires aient la possibilité de les consulter et encore moins de les signer, faute de plateforme pour pouvoir le faire. Nos remarques avaient été traitées par le mépris, trouvant pour seule réponse le silence ou une accusation de « dénigrement » voire de « harcèlement » quand nous ne faisions que demander l’application du règlement. Mais nous n’avons rien lâché et avons continué malgré la censure du forum, les bannissements, le mépris, à revendiquer la reconstruction du projet coopératif et le respect des droits des sociétaires, par des alertes publiques sur les réseaux antisociaux ou sur des blogs (faute de pouvoir le faire sur le forum), et des courriers adressés aux instances du Média. Il semblerait que la répercussion de nos revendications au sein du Conseil de surveillance ait fini par obliger le Directoire à respecter enfin le règlement. C’est donc une petite victoire pour nous. Autre petite victoire : cette AG 2024 sera mixte (à la fois ordinaire et extraordinaire). En 2023, le directoire avait prétexté que l’AG était seulement ordinaire (sur sa seule décision et sans avoir consulté personne au préalable) pour recaler des propositions de résolutions qui comportaient des modifications des statuts, et donc nécessitaient une AG extraordinaire. L’AG mixte devrait nous permettre, par exemple, de proposer à nouveau notre résolution portant sur la modification du mode de désignation des candidats au Conseil de Surveillance, sans obstruction, cette fois, espérons-le, de la part du Directoire.

Du côté du forum du Média, en revanche, c’est toujours le verrouillage le plus complet. L’administrateur ne répond aux propositions constructives pour lui redonner vie que par le silence (le plus souvent) ou un mépris cinglant (toute critique, tout questionnement et toute proposition étant perçues comme du « dénigrement » et une marque de « méconnaissance »). Tout est désormais « acté » d’en haut, circulez y a rien à voir et adieu l’esprit coopératif. Même des questions de socios sur des partenariats ou des montages qui interrogent légitimement, comme celui qui préside au tournage et à la diffusion de l’émission « Décrypter l’Afrique », restent sans aucune réponse.

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Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 9

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la triade Khakobb. 
Après avoir parcouru steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, il est de retour et trouve les portes du Fhôreuhm étrangement ouvertes. Mais l'endroit n'est plus que ruines sur lesquelles souffle un vent glacial, et de nombreuses voies restent scellées par un mystérieux maléfice et donc inaccessibles et même invisibles. 
Il est bien toujours LE BANNI. 

Nous n’avons pas peur des ruines

Je plagie ici le titre du dernier film du camarade anarchiste Yannis Youlountas, qui l’a lui-même emprunté à une célèbre phrase de Buenaventura Durruti en 1936. Le combattant espagnol ajoutait : « nous sommes capables de bâtir aussi… la bourgeoisie peut bien faire sauter et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’Histoire, nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »

capture d’écran de la bande annonce du film de Yannis Youlountas

J’en tire une leçon éthique et politique : nous ne cherchons pas du tout à détruire, et nous ne sommes assurément pas les « malveillants » qu’on nous accuse d’être, mais nous ne nous laisserons pas abattre par la peur des destructions commises par ceux qui se sont enivrés de leur petit pouvoir (Durruti parlait de la bourgeoisie, mais c’est valable aussi pour toute bureaucratie qui s’accapare un projet émancipateur), et s’il le faut, nous saurons reconstruire.

Plus d’un mois a passé depuis la réouverture du forum du Média, ou plutôt du « faux-rum » comme l’a rebaptisé un camarade, ou encore du « forum Potemkine » , qui ressemble désormais plus à la place centrale de Pyong Yang qu’à l’espace de discussion des socios que nous avions connu.

La dictature, c’est « ferme ta gueule ! », la démocratie c’est « cause toujours ! » dit l’adage. A ce titre, oui, le nouveau forum du Média est bien un outil « démocratique » : on peut certes y poser des questions à l’administrateur-directeur (du moins si on en n’est pas banni abusivement, comme c’est toujours le cas pour plusieurs sociétaires)… mais celui-ci répond à côté de la plaque, noyant le poisson dans des détails techniques sans intérêt, ou, le plus souvent, ne répond pas du tout. Je lui ai également envoyé plusieurs messages pour réclamer ma réintégration sur les supports d’où je suis toujours banni arbitrairement et sans raison, mais je n’ai obtenu aucune réponse à ce jour (je reviendrai dans un autre épisode sur les arguments qui ont fini par être envoyés aux camarades toujours banni·e·s du forum : ils sont LUNAIRES).

Sur le terrain du bénévolat, le Média est toujours également un champ de ruines, et là aussi, seul un silence méprisant répond aux propositions faites sur le forum pour relancer la dynamique des Volontaires. J’ai donc décidé de m’adresser au Conseil de surveillance, dont je rappelle que c’est lui qui a nommé les membres du Directoire du Média, et qu’il a aussi le pouvoir de contrôler leur action et même de les révoquer.

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Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 8

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la triade Khakobb. 
Après avoir parcouru steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, il est de retour et trouve les portes du Fhôreuhm étrangement ouvertes. Est-ce bien toujours là le lieu d'où il avait été banni ?
Est-il toujours LE BANNI ? 

Le Forum is back !

Après la réunion avec le Directoire du Média évoquée dans l’épisode précédent, je n’étais guère optimiste. Contre toute attente, j’ai pourtant constaté depuis hier que l’accès au forum du Média est de nouveau possible et que mon compte n’y affiche plus la mention « banni ».

Faut-il crier victoire ? Oui, un peu, au risque de passer pour un banni-oui-oui, car le Directoire avait auparavant expliqué au Conseil de surveillance qu’il étudiait des alternatives, comme la possibilité, à la place du forum, de mettre en place un système de commentaire des émissions. Le retour du forum n’était donc pas du tout garanti. Quant à mon bannissement, il m’avait été dit que le mail m’en informant était parti par erreur, mais que, pour autant, il y avait bien eu une décision de bannissement, que je serais informé des charges retenues contre moi seulement quand le forum serait réouvert, et que de toutes façons la suite se ferait sans moi. Il y a même eu un moment complètement surréaliste, lors de la réunion du 31 janvier avec le Directoire, quand j’ai demandé pourquoi je n’avais pas reçu d’excuse, vu que le mail de bannissement était censé être parti par erreur : il m’a alors été dit que le coup était parti tout seul sans que personne ne s’en rende compte ; j’ai objecté que j’avais immédiatement contesté la décision, mais il m’a été répondu que ma réponse n’était arrivée nulle part car l’envoi initial avait été fait à partir d’une adresse qui ne peut recevoir de réponse ; vérification faite, j’avais pourtant bien envoyé ma protestation à tous les membres du Directoire et au Conseil de surveillance, qui savaient donc très bien que j’avais reçu un avis de bannissement et que je le contestais.

Et pourtant, me voici réintégré comme socio sur le forum, sans la mention « banni ». Je n’ai reçu cette fois aucun message (volontaire ou parti par erreur) pour m’en informer ni aucune explication, mais le fait est que je semble avoir plein accès aux fonctionnalités ordinaires de la plateforme. J’ai eu l’occasion dans mon existence militante et professionnelle de mesurer combien il était difficile aux détenteurs d’une position de pouvoir de revenir sur une décision, à plus forte raison lorsque celle-ci était complètement arbitraire et infondée (je dirais même que plus la décision est injustifiée et injustifiable plus il est difficile au responsable de revenir en arrière). Ma réintégration au forum est donc à la fois un signe encourageant sur le fonctionnement de la structure (c’est ce qui m’importe le plus) et sur la possibilité d’un retour à la raison de la part des personnes en responsabilité. J’accueille donc très favorablement ce premier pas vers une désescalade et j’en sais gré à celles et ceux qui ont permis d’aboutir à ce résultat.

Autre bonne nouvelle : le fameux bug qui empêchait l’envoi d’images sur le forum semble enfin résolu. Le problème durait depuis des années, donc ce n’est pas rien. Un grand merci, donc, à la développeuse du Média pour avoir enfin pris le temps de réparer le bouzin.

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Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 7

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer, lui et d'autres fidèles de Kohop, pour une poignée de traîtres. 
Il parcourait steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, quand une mystérieuse lumière le guida vers un conclave secret porteur d'espoir. Mais ce n'était qu'un traquenard tendu par la sinistre triade qui jeta contre lui ses maléfices.
Après une lutte acharnée et épuisante, il est tout de même sorti indemne de l'épreuve, plus que jamais décidé à ramener l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Traversée du Mordor

L’embellie évoquée dans l’épisode précédent aura été de courte de durée. Mercredi 31 janvier 2024, en effet, j’ai été invité par le président du Conseil de surveillance du Média pour une discussion avec le Directoire. En deux heures épuisantes de réunion, j’ai eu plus l’impression d’avoir traversé le Mordor que d’avoir suivi l’ordre du jour. En réalité, les trois membres du directoire n’avaient aucune intention de discuter ni d’aboutir à des solutions aux problèmes posés. Ils étaient juste venus faire le procès des Socios Engagé·e·s.

Ordre du jour de la réunion du 31 janvier 2023

Image du Mordor créée par IA sur Pixabay

Alors que j’avais signifié clairement que je n’étais pas mandaté pour représenter les Socios Engagé·e·s mais pour représenter les bénévoles du Média ayant contribué à la rédaction du dernier rapport trimestriel du groupe de soutien coopératif aux bénévoles (et bien sûr pour discuter des propositions concrètes posées dans ce rapport), alors que le président du CS avait fixé un ordre du jour et proposé que la discussion se fasse principalement entre un des membres du directoire et moi, j’ai eu droit à deux heures de violence verbale, d’accusations, d’interruptions, d’autoritarisme, d’assignation au silence, par les trois membres du directoire, parlant parfois en même temps, tournant en boucle sur leurs griefs fabriqués de toutes pièces, et refusant obstinément de revenir à l’ordre du jour. Lorsqu’à la fin de ce pugilat, j’ai fait part de ma tristesse que rien n’ait avancé, un des membres du directoire m’a rétorqué : « Si, tu as été informé ».

Informé de quoi ? Que « la suite se fera sans toi », dixit le même directeur, et un de ses collègues de préciser : « on a accepté de parler avec les Socios Engagé·e·s uniquement pour leur expliquer pourquoi on n’accepte pas les insultes et les dénigrements. Ces gens jartent et ne reviendront pas. »

Je reviendrai dans un autre épisode sur ces accusations complètement bidon de « dénigrement » (quant aux insultes, il n’y en a jamais eues, bien évidemment) et sur la façon très problématique qu’a ce directoire d’inventer des règles non écrites en fonction de l’humeur et de s’asseoir quand cela l’arrange sur les règles écrites existantes.

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Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 6

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer, lui et d'autres fidèles de Kohop, pour une poignée de traîtres. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Une embellie ?

Le 14 janvier 2024, un groupe de socios et ex-socios ayant exercé des activités bénévoles pour le Média et/ou ayant siégé au Conseil de surveillance de la coopérative a publié un communiqué : « Le MediaTV : reconstruire le projet coopératif  » , disponible notamment sur ce blog Médiapart. Ce communiqué liste bien les dysfonctionnements qui sont apparus au sein de la coopérative du Média au cours des derniers mois et années. Mais il propose aussi aux socios, bénévoles, salarié·e·s, abonné·e·s, donateur·ice·s et soutiens du Média de nous rejoindre sur le serveur Discord « Sauvons le Média ».

extrait du texte « Le MédiaTV : reconstruire le projet coopératif« 

Certes, ce n’est pas encore la ruée, et ni les 4000 et quelques sociétaires (on n’a aucun chiffre récent) ni les 9000 et quelques abonné·e·s du Média (aux dernières nouvelles) n’ont encore rejoint nos rangs, mais nous pouvons déjà nous féliciter d’avoir vu répondre à l’invitation la plupart des ancien·ne·s ou actuel·le·s bénévoles, et même d’ancien·e·s socios parti·e·s lors des différentes crises que le Média a connues, signe que la structure suscite toujours de l’intérêt, même chez les déçu·e·s, et qu’il ne manque peut-être pas grand chose pour que nous réussissions à les faire revenir si nous parvenons à en améliorer le fonctionnement. Ce serait en tout cas dans l’intérêt de notre coopérative, d’autant que la concurrence s’est révélée plus que décevante pour celles ou ceux qui s’y sont investi·e·s. Pour ma part, je ne laisserai personne en tout cas essayer de faire croire que je suis lancé dans une entreprise de dénigrement du Média, et j’invite quiconque en douterait à venir le vérifier sur le Discord « Sauvons le Média » , où les discussions et activités sont ouvertes et transparentes (si ce n’est déjà fait, les membres des instances du Média et les salarié·e·s peuvent y venir aussi sans crainte, sous leur vrai nom ou anonymement). C’est bien parce que je suis toujours aussi attaché à cette coopérative que j’entends lutter pour en faire respecter l’esprit et les statuts et y faire renaître le débat démocratique, et que j’invite dès que j’en ai l’occasion les spectateur·ice·s de la chaîne à devenir sociétaires et à participer à la vie de la structure.

Après avoir énoncé nombre de critiques des instances de la coopérative ces derniers temps, je suis donc heureux d’annoncer qu’il y a enfin une petite avancée. En effet, le président du Conseil de surveillance du Média a donné suite le 24 janvier à la demande de médiation qui lui avait été adressée dans le dernier rapport trimestriel du groupe de soutien coopératif aux bénévoles, qui avait été remis aux instances en novembre 2023. Une réunion a été proposée, et les membres du Directoire semblent en avoir accepté le principe. Cette réunion devrait donc avoir lieu dans quelques jours et j’aurai la possibilité d’y faire des propositions de sortie de crise « par le haut ».

Certes, ce n’est pas encore la remise en ligne du forum, la réintégration des banni·e·s ni le reconventionnement des bénévoles que nous réclamons, mais cette réunion est bien un premier pas qu’il faut saluer favorablement.

A suivre, donc…

Autres épisodes :

Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 5

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer, lui et d'autres fidèles de Kohop, pour une poignée de traîtres. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

Le 2 janvier 2024, j’ai reçu un mail du Média me remerciant de mon soutien et me communiquant ma facture d’abonné, qui prouve que je suis à jour de mon abonnement, en plus d’être détenteur de parts sociales, et donc, conformément aux statuts de notre Société Coopérative d’Intérêt Collectif, toujours sociétaire de plein droit… même si certains ne le veulent pas.

Mail du Média reçu le 2 janvier 2024

J’ai souri en voyant dans ce mail la mention du forum comme moyen de contact, puisqu’il est désormais de notoriété publique qu’après avoir été censuré puis invisibilisé arbitrairement, ce forum est hors ligne (mais pas pour les administrateurs) depuis plusieurs mois. J’ai donc écrit à l’adresse mail indiquée pour rappeler que le forum est un service dû aux abonnés et un outil indispensable à la vie démocratique de notre coopérative, et pour demander quand ce service serait rétabli.

Contre toute attente, j’ai obtenu une réponse signée du « responsable Support et Communauté »… qui n’est autre qu’un des trois membres actuels du directoire et l’ancien référent des bénévoles renvoyés, ainsi que l’administrateur du forum et autres supports (boucle Telegram, groupes Facebook) d’où j’ai aussi été exclu arbitrairement sans aucun avertissement ni explication :

« Le forum sera rétabli dès que possible afin de permettre la reprise des échanges entre sociétaires. Nous sommes désolé·e·s de la perte d’accès momentané de cet espace et faisons tout ce qui est humainement possible pour le remettre en ligne rapidement. »

extrait d’un mail du 3 janvier 2024

J’ai évoqué dans l’épisode précédent le fait que le même responsable avait contacté au moins une socio sur Twitter pour lui promettre que le forum serait rétabli en janvier et accuser les mécontents de n’être qu’une « poignée de râleurs ». Notons le discours qui change selon l’interlocuteur : à une socio jusqu’ici restée à distance des affaires internes de la coopérative, on promet que tout sera rentré dans l’ordre dès janvier. Avec moi, cela devient « dès que possible », et au Conseil de surveillance, il a été dit, selon son président, que le forum pourrait même être abandonné au profit d’un système de commentaires sur les émissions (ce qui ne laisserait plus aucun espace aux sociétaires pour débattre des affaires internes de la coopérative ou organiser des actions au service du Média !).

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Les chroniques de Le Banni (de Le Média), épisode 4

Résumé de l'épisode précédent : Bénévhôl, le guerrier de Kohop, a été banni de Lmédiâh par la sinistre triade Khakobb qui cherche à le faire passer pour un traître. Désormais, il parcourt steppes arides et marécages boueux pour rassembler réprouvés et Sociôhs épars, afin de leur révéler le terrible secret du Fhôreuhm, dans le but de ramener un jour l'esprit de Kohop à Lmédiâh. Il est : LE BANNI. 

L’année 2023 s’est achevée avec un nouvel appel aux dons du Média qui a réussi à récolter environ 148000€. Bravo… mais il est à noter que l’année dernière, à la même époque, le Média avait récolté plus de 250000€. Promesse avait même été faite à cette occasion que l’argent servirait à mettre au point une application mobile.

tweet du 31 décembre 2022

Un an plus tard, force est de constater que l’application promise n’a jamais vu le jour. Et de toute évidence, cet argent n’a pas servi non plus à l’actualisation et à la maintenance du forum, officiellement en panne depuis 110 jours (même si aucune communication officielle n’a en réalité été faite auprès des socios, et si la thèse de la panne n’est qu’un gros mensonge, comme je l’ai démontré dans l’épisode précédent). Sans s’appuyer sur une communauté soudée d’abonné·e·s, de sociétaires engagé·e·s et de bénévoles investi·e·s dans des actions de soutien concrètes, le Média est condamné à combler son déficit structurel au coup par coup par des annonces de projets grandioses survendus, pour ne pas dire mensongers. A côté de la vraie prouesse des directs quotidiens de « la Contre-Matinale » puis de « Toujours Debout » réalisés sans grands moyens (mais à quel prix humain ?), les campagnes du Média ont en effet tendance à promettre l’impossible : une application mobile, comme on vient de le voir, mais aussi une diffusion sur la TNT et sur les box… projet qui a accouché d’une diffusion sur les seules freebox pour un an, les autres opérateurs ayant refusé et l’agrément pour la TNT étant en réalité financièrement inaccessible (sans parler des obstacles techniques et politiques).

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Cessons les querelles sémantiques à la con

Le colonialisme israélien, né de la transposition chez les Juifs persécutés en Europe du colonialisme blanc, et qui génère à son tour apartheid, crimes de guerre et crimes contre l’humanité visant le peuple palestinien, suscite une légitime résistance depuis 75 ans.

Le Hamas est un organe islamiste réactionnaire et antisémite de cette résistance palestinienne. Après avoir remporté des élections démocratiques non reconnues par les Etats se prétendant démocratiques, il a écrasé dans le sang ses concurrents palestiniens plus progressistes mais tout aussi corrompus, en profitant de la cynique complaisance israélienne à son égard. Il utilise une stratégie de lutte terroriste en commettant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité auxquels le gouvernement d’extrême-droite suprémaciste juif israélien répond par des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité à visée désormais clairement génocidaire.

Cette situation attise partout dans le monde des manifestations de haine à caractère raciste, islamophobe et antisémite. En France, des actes antisémites ont été commis. Mais le gouvernement français, en menant une politique islamophobe, en interdisant arbitrairement les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, en soutenant inconditionnellement le gouvernement d’extrême-droite israélien dans sa vengeance aveugle contre les habitants de Gaza, en invitant des partis d’extrême-droite héritiers du pétainisme et de la collaboration avec le nazisme à manifester contre l’antisémitisme, en accusant fallacieusement des organisations de gauche comme la France Insoumise d’être antisémites et pro-Hamas, attise la haine et la confusion, et n’apporte rigoureusement aucune réponse pertinente au problème de l’antisémitisme.

Les seuls vainqueurs, partout, sont les fascistes, les exploiteurs, les fanatiques, les racistes.
Les vaincus, partout, sont toujours les dominé.e.s.

Les seules solutions sont le respect du droit international et du droit des peuples à l’autodétermination, la fin du colonialisme et des discriminations, la comparution des criminels de guerre devant la cour pénale internationale. Pour y parvenir, on ne peut compter que sur des solidarités internationalistes entre toutes celles et ceux qui, dans le monde, luttent contre les dominations. Celles-ci sont à reconstruire malgré les divisions et la décomposition attisées par les dominants au sein des mouvements progressistes. Vaste programme.

ON NE COMBAT PAS LE MAJORDOME DU CAPITAL EN VOTANT POUR LE CHIEN DE GARDE DU CAPITAL

La question du vote du second tour à l’élection présidentielle 2022 après l’élimination de justesse de la gauche va susciter sans doute des débats jusqu’au 24 avril. Ces débats sont douloureux et légitimes.

Mais il convient de rappeler que les organisations de gauche (au sens large) tiennent des positions qui vont du « barrage anti-Le Pen » (via un vote Macron) au slogan « ni Le Pen ni Macron » en passant par le choix entre abstention, vote blanc (ou nul) et vote Macron. Tous ces choix peuvent être discutés dans la situation terrible que nous vivons. Mais la position commune de toute la gauche est « pas une voix pour Le Pen ». Et soit dit en passant, non, on ne l’appelle pas « Marine », car cette familiarité ne fait qu’euphémiser insidieusement le fascisme. L’héritière Le Pen n’est pas notre copine. Ce n’est pas une sympathique mémère à chats. C’est la fille grande-bourgeoise d’un tortionnaire dont le parti d’extrême-droite a été fondé par d’anciens SS, d’anciens pétainistes, des intégristes cathos et des militants de l’OAS.

https://vimeo.com/189604726

Elle est toujours entourée de nazillons et malgré l’intense campagne médiatique de dédiabolisation, bien aidée par l’épouvantail Zemmour, qui aura contribué à l’humaniser, son programme est fait pour nous faire morfler, et ne propose qu’un libéralisme ethnicisé qui n’a rien d’un programme de gauche.

Mathieu Molard : « Si Marine Le Pen est élue, il y aura des violences dans les minutes qui suivent. »

Aux camarades tentés par la fuite en avant fasciste sous prétexte de « tout brûler » (enfin surtout les tentes des exilé.e.s, hein), que ça causerait une « révolution » (lubie que l’histoire a toujours démentie), que Le Pen n’aurait pas de majorité à l’assemblée (c’est mal connaître la 5e République), que ce ne serait pas pire que Macron (les ratonnades et la chasse aux « gauchiasses », les fafs s’y préparent de longue date et ils ne se contenteront pas de crever quelques yeux et d’arracher quelques mains comme sous Macron), que l’héritière Le Pen aurait un programme « social » (la blague), disons ceci :

ON NE COMBAT PAS LE MAJORDOME DU CAPITAL EN VOTANT POUR LE CHIEN DE GARDE DU CAPITAL.

Fraternellement,

No pasaran.

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