Plagiat

“Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste.”

Isidore Ducasse dit comte de Lautréamont, Poésies, 1870

The Cure : Boys don’ cry (Smith, Dempsey, Tolhurst), 1979
The Mynah Birds : It’s my time (Valvano, Taylor, Matthews), 1966

A noter que The Mynah Birds avait comme guitariste un certain Neil Young.

Forever Young

J’imagine que tout le monde connaît Neil Young, que ce soit pour ses collaborations folk mythiques avec Crosby, Stills & Nash, notamment à Woodstock, son fameux album Harvest, son harmonica, son gros son de guitare qui a inspiré le grunge (comme sur “Hey hey my my”)… Enfin moi, c’est ce que je connaissais. Et puis j’ai décidé de me plonger plus avant dans la discographie du Canadien, et c’est ouf, mais y a quasiment rien à jeter à part l’horrible album de 1986 Landing water avec ses horribles synthés et la batterie lourdingue de Steve Jordan (actuel batteur des Rolling Stones, vraiment pas inspiré à l’époque avec ses percus électroniques). Pourtant, il a pondu des trucs vraiment barrés, des fois, le Neil : de la new wave robotique, du rockabilly, du grunge (avec Pearl Jam), de la country, du jazz… parfois tout seul, avec le groupe Crazy Horse ou d’autres musiciens… toujours avec cette voix de fausset si reconnaissable.

Je partage ici un titre de 2016 qui glisse tout seul, sobre, avec un arrangement guitare folk / basse / batterie (le batteur est ici Jim Keltner, excusez du peu : c’est le gars qui joue sur l’album Imagine de John Lennon, mais aussi sur d’autres albums du même Lennon, de George Harrison, Ringo Starr, Harry Nilsson, Joe Cocker… enfin c’est pas le bûcheron du coin, quoi). La chose étonnante étant que la voix comporte sur les choeurs un effet “autotune”, cette saloperie dégueulasse que les groupes de rap ou de variétoche d’aujourd’hui collent partout, au point que Les Limiñ​anas, génial groupe garage français que je ne saurais trop recommander, ont sorti des t-shirts et des badges “Kill auto-tune”. Eh bien quand c’est Neil Young qui en met, c’est beau. Voilà.

Et ces paroles, mes aïeux :

"That damn traffic today is terrible
And everywhere I look I see people alone
Alone with their heads looking in their hands
Lost in the conversations stare
Walking with their eyes looking at the screen
Talking like they were really there
​I'm lost in this new generation
Left me behind it seems
Listening to the shadow of Jimmy Hendrix
Purple haze soundin like TV"

Alors, vieux con, Neil ? Nan, forever Young.