Mare Nostrum

3 Goélands à Fécamp en août 2021

« Here comes the ocean and the waves
Down by the shore
Here comes the ocean and the waves
Down by the sea »…

Ocean , The Velvet Underground

Après « Black & white« , voici une nouvelle série de photos en couleurs de paysages marins et de littoraux : « Mare Nostrum« .

L’internaute équipé d’un smartphone pourra même profiter via Instagram d’un accompagnement sonore pioché dans le répertoire mondial pop, jazz ou classique (cliquer sur la photo dans le diaporama pour écouter sur Instagram les titres mentionnés en légende). Sur ordinateur, sauf pour quelques photos dont la bande son est audible sur TikTok, il faudra en revanche se contenter des images, quitte à les agrémenter de l’écoute de nos propres productions musicales anartisanales, ou de la superbe et rare version de « Ocean » du Velvet Underground que nous mettons en lien à la fin de ce billet.

Playmobils sur la plage de Pourville-sur-Mer en 2016Port de FécampChèvres et caravaneSculpture #UP3 au Havre en 2023Brouillard dans le port de FécampCoucher de soleil à Fécamp en 2023Hélicoptère à FécampScooter des mers et goélandFillette face à la Manche à FécampCoucher de soleil à Fécamp en 2022Phare de FécampVoilierGoéland à FécampCoucher de soleil à Fécamp en 2023Goéland au décollageRocher marin à FécampPlateforme d'installation d'éoliennes vue par des jumelles, à Fécamp en 2023Traction avantVieux couple face à la mer, à Fécamp3 goélands à FécampGallion El Galeon à Fécamp en 2018Etretat vu depuis le cap FagnetBateaux à FécampMouettes à Hove, AngleterreVoilierEnfants les pieds dans l'eauavion biplan au-dessus de la jetée d'EastbourneFalaiseDrapeau rouge à FécampStatue "L'heure du bain" à Fécamp, face à EtretatGoélandPhare de Fécamp et vaguePouce de CésarGalets à FécampVagueFront de mer d'Eastbourne, AngleterreCoucher de soleil à Fécamp en 2022Statues "L'heure du bain", plage de FécampCoucher de soleil à Fécamp en 2022Bain de soleil en SuèdeBébés goélands à FécampGoélands à FécampCoucher de soleil sur le cap FagnetBaignade à StockholmPlage de Fécamp, face à EtretatEcume de mer à FécampHôtel normand avec tour penchée à YportCoucher de soleil à Fécamp

Les photos sont visibles plus en détails avec une meilleure qualité d’image sur la page de notre galerie « Mare Nostrum« .

version rare de « Ocean », par le Velvet Underground

« Loneliness » par Siegfried G

Nouvelle vidéo en live de la série « Cris et chuchotements« .

Siegfried G interprète ici au piano un Andantino parfois titré « Loneliness » sur certaines partitions (« Yvan sings » sur d’autres), extrait des « Aventures d’Yvan » du compositeur arménien soviétique Aram Khachaturian (ou Khatchatourian). Ce morceau avait notamment été repris par Serge Gainsbourg pour sa fille sur le titre « Charlotte Forever », avec un arrangement années 80 oubliable qui nous fait préférer nettement le morceau original (Gainsbourg, il faut le reconnaître, avait fait bien mieux en matière d’adaptation pop du répertoire classique).

Pour l’anecdote, Khachaturian fut en 1941 lauréat du prix Staline et fit longtemps figure de compositeur officiel de l’URSS.

L’occasion d’avoir une pensée pour les bureaucrates enfermés dans leur solitude après avoir épuré leur organisation. Il en reste encore, hélas, aujourd’hui.

Black & white

Tours duo à Paris en octobre 2023
"Les grandes villes sont favorables à la distraction que nous appelons dérive. La dérive est une technique du déplacement sans but. Elle se fonde sur l’influence du décor.
Toutes les maisons sont belles. L’architecture doit devenir passionnante. Nous ne saurions prendre en considération des entreprises de construction plus restreintes.
Le nouvel urbanisme est inséparable de bouleversements économiques et sociaux heureusement inévitables. Il est permis de penser que les revendications révolutionnaires d’une époque sont fonction de l’idée que cette époque se fait du bonheur. La mise en valeur des loisirs n’est donc pas une plaisanterie.
Nous rappelons qu’il s’agit d’inventer des jeux nouveaux."

G.-E. Debord, Jacques Fillon, Potlatch, 1954

Taulier de notre vitrine politique « Cut the crap« , Serge Victor G, après avoir occasionnellement photographié ses vacances et sa famille, comme tout le monde, s’est mis à photographier et filmer des manifs pour le Média. Puis, voyant que le camarade Antoine des Socios Engagé.e.s, exposait quotidiennement, à l’aide d’un simple smartphone, de beaux clichés en noir et blanc sur le réseau antisocial Instagram, il pompa l’idée sans vergogne, sans s’astreindre forcément au noir et blanc (les contraintes, c’est bien, les enfreindre, c’est mieux), et se mit à arpenter les rues de Paris, Pantin, Fécamp (et quelques autres coins du monde périphérique comme New York, Berlin, Venise, Aberystwyth…) et à fouiller dans quelques vieux clichés de dérives passées pour alimenter quotidiennement (ou presque : les contraintes, c’est bien, les enfreindre, c’est mieux) un fil Instagram (une centaine de publications à ce jour à retrouver à la fin de ce billet). En psychogéographe dilettante s’ouvrant sans l’avoir cherché à la poésie du béton et des fleurs, des couchers de soleil et des ruines, et même à la cocasserie des êtres sentients aperçus fugacement ça et là au détour d’un bloc minéral ou d’un totem végétal, il nous fait partager sur notre nouvelle page « Photos » ses dérives urbaines, péri-urbaines et extra-urbaines (on se réserve même le droit d’explorer la campagne, parce que les contraintes, c’est bien, les enfreindre, c’est mieux).

L’internaute équipé d’un smartphone pourra même profiter via Instagram d’un accompagnement sonore pioché dans le répertoire mondial pop, jazz ou classique (cliquer sur la photo dans le diaporama pour écouter sur Instagram les titres mentionnés en légende). Sur ordinateur, il faudra en revanche se contenter des images, quitte à les agrémenter de l’écoute de nos propres productions musicales anartisanales, sauf pour quelques photos dont la bande son est audible sur TikTok.

Voici donc « Black & white« , une première série de clichés en noir et blanc, avant d’autres séries thématiques à venir.

Parc de La VilletteEglise Saint-Etienne de Beauvais, la nuitEcole GEM à PantinTour Eurasia et vélo, porte de la VilletteBaigneurs en contrejour à FécampJogger et péniche au bord du canal de l'Ourq à PantinDéchets au bord du canal de l'Ourcq à ParisJets d'eau de pompiers sur le canal de l'Ourcq à Pantin en 2018Fenêtre vers l'extérieurquatuor de poussettes avec au fond la colonne du duc de Malbrough, à Blenheim PalaceMaison délabrée à Herne BayBunker au Cap GagnetConcert de Jesus & Mary Chain à l'Elysée MontmartreTempête à FécampPaquebot place Saint-Marc à Venise en 2009Immeuble des Magasins généraux (BETC) à PantinCygnes sur le canal de l'OurcqHessische Landesvertretung à BerlinTable au bord du canal de l'OurcqHôtel Praha à Prague en 2012 (l'Hôtel a été détruit en 2014)Falaise à FécampTours Duo et cheminées, Paris 13ème, 2023Canal de l'Ourcq, sous un pontCité des choux à CréteilFemme assise et passant parc de la VilletteAgence immobilière en ruine à VersaillesOuvriers de chantier à PantinPorte de la VilletteGrande roue de Coney Island, en 2006Immeuble tagué à Brooklyn en 2006Vieux chat pelé à PantinImmeuble à CréteilBarbelés à PantinConcert de The Jesus & Mary Chain à l'Elysée MontmartreChantier des Grands Moulins de Pantin en juillet 2014Pont levant de la rue de Crimée, à ParisThéâtre Apollo à HarlemPort industriel du HavreChinatown vue du Brooklyn Bridge en 2006Grands Moulins de Corbeil-Essonnes en 2016RéverbèreJoggeuse et vélo au bord du canal de l'OurqEscalier métallique à PantinIntérieur du Centre National de la Danse à Pantin en 2023Statue devant la plage New Quay, au Pays de GallesMairie de Pantin sous la neige en 2018Centre National de la Danse à Pantin en 2023Harry Potter Tree à Blenheim PalaceLune et église Saint-Joseph du HavrePoint de vente de shit et beuh à Noisy-le-SecMusculation au bord du canal de l'OurcqCité Edmont Michelet, ParisGrande roue au Havre en 2023Route pluvieuse et pont ferroviairePiscine inondée à Physiopolis en 2013Joey Ramone Place à New YorkCimenterie et vélo à Pantin, au bord du canal de l'OurcqImmeuble en béton, porte de la VilletteCheminées devant la BNP à Pantin

Les photos sont visibles plus en détails sur la galerie « Black & white« .

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Situation n°17 : « Ici ou ailleurs »

Morceau diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-SA 
Extrait de l’albumNot Dead” (2011-2070)
Paroles & musique : Siegfried G
Musicien :
Siegfried G : voix, guitare, guitare à 12 cordes, claviers, programmation, mix
Paroles :

Est-ce l’ennui
Ou le manque d’appétit
Qui m’assomme
Et me vole
Mon énergie?

Est-ce la solitude
Fâcheuse habitude
Qui menace
De m’effa-
cer d’ici

A quoi bon être ici ou ailleurs
Si c’est toujours la même peur
Qui me tord
Les nerfs et qui me serre le coeur

Est-ce lassitude
Ou pure décrépitude
Que d’arriver à cet âge
Pour enrager davantage
Chaque jour

L’ironie du sort
Me donne tous les torts
Chaque soir je tourne autour
De l’abattoir et j’attends
Mon tour

A quoi bon être ici ou ailleurs
Si c’est toujours la même peur
Qui me tord
Les nerfs et qui me serre le coeur

Même la douleur qui m’envahit
Est fade sans saveur et sans vie
A l’heure où les plaisirs sont gris
Rien n’est plus précieux que l’oubli.

Nous sommes en 2023, mais aussi en 2022, mais aussi en 1997, ou peut-être 1996 voire 1995.

Nous sommes en 2023. Tu publies le titre « Ici ou ailleurs« , terminé en 2022 mais mis en attente de publication pour laisser couler « Le Titanic » qui ne fut terminé qu’en 2023, comme tu l’as raconté dans l’épisode 15 de ces « Situations ». Pour des raisons obscures, tu pensais en effet que « Le Titanic » devait être mis avant « Ici ou ailleurs » sur l’album évolutif « Not dead » qui rassemble depuis 2011 différents titres, le plus souvent inédits, conçus à l’origine pour le groupe Crème Brûlée (ou groupes antérieurs), d’où le sous-titre “Crème Brûlée hors-série n°3”. Tous les albums que tu as sortis en solo sous le nom de Siegfried G portent d’ailleurs la mention « Crème Brûlée hors-série », sauf l’album « Particules » de 2005, qui, pourtant, comportait deux morceaux que tu jouais sur scène avec Crème Brûlée (« Du haut de la roche Tarpéienne » et « Jim« ). Mais en 2005, Crème Brûlée n’existait plus et tu n’avais plus à présenter tes expérimentations solo comme une excroissance du groupe. En 2011, quand tu as commencé le projet « Not dead », le groupe était bien mort, malgré une éphémère résurrection entre 2007 et 2010, mais y faire référence te permettait d’exorciser le sentiment d’inachevé que t’avait laissé l’expérience, et tu as conservé cette mention bien qu’il n’y ait plus vraiment de chances que le groupe se reconstitue un jour, tant les liens se sont distendus. Et si tu te décidais à appeler Stéphane ? Mais la dernière fois que tu lui as laissé un message, après plusieurs années sans se voir ni se donner de nouvelle, il ne t’a jamais rappelé, donc peut-être qu’il t’en veut de ne pas avoir appelé avant, ou peut-être que vous n’avez plus grand chose à vous dire, une fois sortis des anciennes beuveries et de l’atmosphère de chambrée virile qui te pesait parfois dans le groupe. On se complique la vie comme on peut.

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« Essonne », vidéo de Siegfried G

« Cris et chuchotements« , la série de vidéos enregistrées en live à la maison avec des lunettes de soleil (parce que c’est plus facile qu’avec des gants de boxe) ne présente pas seulement des reprises mais aussi des compos. Le titre « Essonne » a ainsi été publié pour la première fois en 2005, sur l’album « Particules« . En voici ici une version unplugged, avec une partie finale légèrement différente par rapport au morceau original.

Paroles & musique, voix & guitare folk : Siegfried G
Licence de diffusion : Creative Commons BY-NC-SA
Paroles :

Si les loyers sont trop chers
de Bastille à Voltaire,
partons en Essonne.
A deux pas du RER,
nous serons prospères,
en zone pavillonnaire.

J’aurai un garage et des outils,
je serai enfin un homme.
Le barbecue, le dimanche midi,
avant un petit somme,
en Essonne.

Malgré la crise immobilière,
soyons propriétaires
d’une bâtisse en Essonne.
Fi de la vie parisienne
et des Bourgeois Bohême.
Kirie Eleison !

J’aurai un garage et des outils,
je serai enfin un homme.
Le barbecue le dimanche midi
avant un petit somme,
en Essonne.

Etiolles, Brunoy, Corbeil, Marolles-en-Hurepoix, Draveil, Montgeron, Ris-Orangis, Verrières-le-Buisson, Fleury-Mérogis, Monthléry, Morsang, Vert-le-Petit, Vert-le-Grand, Mennecy, Igny, Juvisy, Evry, Yerres, Bondoufle, Echarcon, Estouches, Arpajon, Brières-les-Scelles, Chauffour-lès-Etrechy, Authon-la-Plaine, Lardy, Courances, Courcouronne, Courdimanche, Courson…

« Anarchy in the UK », vidéo de Siegfried G

Dans la série « Cris et chuchotements » (vidéos enregistrées sur téléphone par Siegfried G en live à la maison avec des lunettes de soleil parce que c’est plus facile qu’avec des gants de boxe), voici une nouvelle reprise, « Anarchy in the Uk« , l’hymne punk des Sex Pistols craché pour la première fois à la face du monde en 1976, présenté ici en version pop sirupeuse à la guitare folk acoustique (parce que pourquoi pas).

Cris et chuchotements

C’est à l’occasion des dérives textuelles et musicales du projet « Situations » qu’est née l’idée de ce concept de « Cris et chuchotements » dont l’intitulé emprunte ironiquement au cinéma d’Ingmar Bergman : des morceaux exécutés en live à la maison, avec des lunettes de soleil (parce que c’est plus facile qu’avec des gants de boxe), un ou deux instruments, un téléphone portable pour capter les images et le son, avec éventuellement le renfort d’un ordinateur portable pour filmer des contre-champs. Pour les cris, on ne s’interdit rien, mais par la force de la vie de famille et d’une compagne qui travaille souvent à la maison, on s’en tiendra plutôt pour la voix aux chuchotements.

Cela aurait de la gueule de jouer alangui dans ce décor de Bergman, non ?

Le répertoire sera constitué selon l’humeur et les capacités du moment de nouveaux arrangements d’anciens morceaux de notre répertoire, de reprises (Velvet Underground, Oasis, Neil Young, Beatles, Guided By Voices, Sex Pistols…), voire de nouveaux morceaux encore inédits.

Pour inaugurer cette série, voici deux versions de « Waiting for the man » du Velvet Underground, avec ukulele pour la première, ukulele et harmonica pour la seconde, et une reprise de « Décembre plombé », morceau de Stéphane P originellement chanté par lui, et repris ici par Siegfried G au piano électrique, dans un arrangement très différent de ce qu’il faisait sur ce morceau à la guitare en 1999 au sein du groupe Crème Brûlée.

A suivre…

Situation n°16 : « Anniversaire »

Morceau diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-SA 
Extrait de l’albumParticules” (2005)
Paroles & musique : Siegfried G
Musicien :
Siegfried G : voix, guitare, harmonica, programmation
Paroles :

J’avais pris pour partir quelques précautions d’usage.
Des décoctions saphir devaient m’ouvrir le passage,
m’envoyer d’un seul tir au but suprême : les nuages.
J’avais pris pour finir plusieurs poignées sans bagages.
C’était assez pour m’irriter les mains sans ambages,
et m’éviter de dire que je frôlais le naufrage.

On m’avait vu pâlir sous les effets de la rage.
On m’avait vu souffrir de cette erreur d’arbitrage.
Nul n’aurait pu prédire quels en seraient les ravages.
On s’attendait au pire et de funestes présages
me vouaient au martyr inéluctable de l’âge :
condamné à croupir sur une vile voie de garage.

Nous sommes en 2005. Tu n’as plus de groupe depuis la séparation de Crème Brûlée en 2001. Quand tu y repenses, tu es partagé : les concerts te manquent, mais pas la galère du transport du matériel avec les bagnoles chargées de fûts de batterie et d’amplis, sans compter les joies de la location de sono (pourrie, forcément pourrie), les balances à faire dans des conditions parfois frustrantes (soit parce que vous devez les faire vous-mêmes, soit parce que l’ingé son s’occupe du groupe principal et que vous, première partie, n’êtes que des pièces rapportées qui devront se contenter de poser leur matos et de laisser la place aux vrais musiciens), le public parfois clairsemé, les patrons de bar acariâtres… Les répétitions aussi étaient devenues une corvée, dans les derniers temps : Jérôme, le bassiste, était de moins en moins disponible et de moins en moins motivé, Benoît, son prédécesseur, n’était plus disponible non plus ; à la batterie, Franck avait montré des qualités de jeu que tu jugeais avec le recul sous-estimées en leur temps, mais la construction laborieuse d’arrangements avec lui avaient fini par vous user, Stéphane et toi. Quant à la perspective de devoir auditionner à nouveau des bassistes et des batteurs, comme durant l’année terrible de 1997, vous n’en aviez plus le courage.
Et puis, après avoir passé la décennie précédente à regarder avec horreur les copains qui fondaient des familles avec enfants (les pauvres vous semblaient aussitôt perdus pour la société), vous en étiez venus vous-mêmes dans les années 2000 à découvrir les joies de la paternité, peu compatibles avec l’enchainement des répétitions et des concerts.

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Situation n°15 : « Le Titanic »

Morceau diffusé sous licence Creative Commons BY-NC-SA 
Extrait de l’albumNot Dead” (2011-2070)
Paroles & musique : Siegfried G
Musicien :
Siegfried G : voix, épinette picarde, guitares, guitare à 12 cordes, piano, programmation, mix

Illustration : Ellie-Rose G
Paroles :

Panique à bord du Titanic
Les enfants pleurent on coule à pic
Dites bonjour aux poissons
Qui nous verront
Sombrer

Le capitaine seul maître à bord
Voudrait nous voir tous crever d’abord
Admirez tous ces cons
Qui lui lèchent
Les pieds

Vous auriez dû
Vous méfier
Car nul n’ira
Vous regretter

Au fond du gouffre les poissons irradiés
Doivent ricaner de nous voir trépasser
Ils sont peut-être
Devenus
Carnassiers

Les culs-bénits font leur prière
Ils supplient encore dieu le père
Mais rien n’les empêchera
De couler
Comme des pierres

Vous auriez dû
Vous méfier
Car nul n’ira
Vous regretter

La mer est calme j’avais dû rêver
Tout compte fait il n’est rien arrivé
Tant pis j’ai tout mon temps
Je ne n’suis pas
Pressé

J’ai tout mon temps je n’suis pas pressé
Oui il ne s’est jamais rien passé
Mais j’aurais bien aimé
Les voir tous
Crever

Oh ! j’aurais dû
Me méfier
J’ai tant de choses
A regretter
Oh ! j’aurais dû
Me méfier
Car nul n’ira
Me regretter

Nous sommes en 2023. Mais aussi un peu en 1993, en 1995, voire en 2000, 2002, 2003, 2004, 2022 (si l’on regarde les différentes dates de sauvegarde de tes sessions de travail sur « Le Titanic »). En effet, c’est sans doute vers 1993 que tu as commencé à faire tourner la ligne de guitare minimaliste (tu ne savais jouer à peu près que les accords de la majeur et mi majeur) de ce qui allait devenir « le Titanic ». Tu te souviens notamment d’une longue après-midi d’impros chez Stéphane P, avec Eric C qui avait essayé par-dessus ta grille rythmique une gamme orientalisante qui sortait de son style habituel. Il reste peut-être trace de cela sur une des multiples cassettes que tu enregistrais à l’époque sur un vieux magnétophone. Par la suite, tu avais imaginé des paroles sur le thème du Titanic, métaphore d’une fin du monde que tu prophétisais à l’époque plus par névrose que par conscience aiguë de l’urgence climatique. Le fait d’être né pendant la guerre froide avait peut-être aussi planté dans ton esprit des images d’apocalypse nucléaire. Tu te doutais néanmoins que la métaphore pourrait s’appliquer à de nombreuses situations de naufrage prévisible. La fin du texte cultivait d’ailleurs l’ambiguïté, le passage à la première personne pouvant désigner le point de vue du narrateur embarqué ou du capitaine du paquebot lui-même.

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